Christian Labrune Christian Labrune 28 juin 2018 21:39
Mais, alors que l’Union Européenne des affaires étrangères de Federica Mogherini s’englue dans un protocole mort-né pour préserver l’intérêt de certaines firmes, il semble que ces dernières soient au final bien plus sages que nos élites diplomatiques. Total, puis le groupe PSA ont une nouvelle fois quitté l’Iran.
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à l’auteur,

L’argument économique, qui était un prétexte de realpolitik fort peu défendable du point de vue de la morale politique, est enfin tombé : ce ne sont pas les grands groupes industriels qui font pression sur les Macron et Moghérini . Total et Peugeot-PSA savent qu’ils perdront immédiatement en se retirant de l’Iran, mais qu’ils ne tarderont à perdre beaucoup plus s’ils s’y maintiennent. Dès lors, on se demande bien quelle peut être la raison de l’obstination insensée des politiciens européens. La presse américaine s’était fait l’écho d’une déclaration menaçante de Zarif : si les Européens soutenaient la politique de Trump, l’Iran publierait les noms des diplomates occidentaux qui avaient été stipendiés pour l’obtention des accords de Vienne, et le montant des sommes qu’ils avaient perçues. Je vais finir par croire qu’il y avait du vrai dans cette déclaration. Sans cela, il faudrait imaginer que nos politiciens français, à l’image de quelques décérébrés qui interviennent sur ce site, éprouvent une réelle sympathie pour le régime des mollahs et l’infecte tyrannie qu’ils font régner sur le pays depuis quarante ans.

J’entendais hier une journaliste d’origine iranienne qui disait : le gouvernement iranien ne contrôle plus la situation. On ne saurait reprocher en la circonstance à une iranienne de prendre ses désirs pour la réalité, mais s’il ne s’agissait que d’une hypothèse, elle fait quand même partie des plus vraisemblables : le rial, face au dollar, a perdu en six mois la moitié de sa valeur, le chômage et l’inflation progressent et les manifestations, sévèrement réprimées il y a quelques mois, reprennent de plus belle. Des « spécialistes » de l’Iran, sur les media français, désireux visiblement de justifier la politique européenne, avaient alors fait remarquer que si l’agitation était partout répandue, il n’y avait aucune organisation pour la diriger. Et puis, le Bazar était très en retrait, qui avait joué un rôle si déterminant dans le départ du shah. Mais aujourd’hui, le Bazar est entré dans le mouvement, les manifestations des bazaris, il y a quelques jours, allaient jusqu’à crier non pas « Mort à israël », qui est le cri de guerre du régime, mais « Mort à la Palestine » parce que le peuple voit très bien que ses derniers sous vont à Soleimani, au Hezbollah et au Hamas pour réaliser une hégémonie délirante et génocidaire qui ne fait pas partie des rêves de l’Iranien ordinaire.

C’est seulement dans un peu plus d’un mois que le nouveau train de sanctions décidé par les Etat-Unis prendra effet, mais les conséquences de la décision prise par Trump sont déjà bien visibles. En continuant à soutenir l’islamo-nazisme iranien, les Européens qui pourraient et devraient de leur côté, et autant qu’il est possible, hâter le processus de changement de régime, comme l’avait souhaité explicitement l’opposition iranienne, commettent un véritable crime contre l’humanité. Il serait grand temps qu’ils s’en rendent compte et prennent les mesures qui s’imposent. A voir de quelle manière insensée ils se comportent depuis des mois, on est en droit de se demander s’ils ne vont pas consentir à envoyer quelques compagnies de gardes mobiles et de CRS à Téhéran pour aider le régime le plus criminel et pourri de la planète à réprimer ses opposants.



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