Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 août 2018 16:30

OR WELL était bien un disciple d’HERMES. Après la canicule, la janicule. La paix, c’est la guerre. Tant que le l’homme fonctionnera dans le binaire, la paix ne sera pas de ce monde.En Saturne, Janus a d’abord trouvé son double ; ensuite, lui-même se dédouble. Qualifié de « Janus bifrons », il est bicéphale (avec une tête d’homme jeune d’un coté et une tête d’homme âgé de l’autre). Son nom est issu du latin « janua », la « porte », le « passage ».

Il est donc le gardien du seuil, le dieu des portes pour l’espace : l’ouvreur des voies (des commencements et des fins), celui qui autorise et ferme les passages (du monde des hommes et du monde des dieux, des initiations aux petits et aux grands Mystères).

En loge, le couvreur remplit cette fonction (il tuile à l’extérieur, il garde la porte du temple à l’intérieur). Janus est aussi le dieu des portes du temps : il possède les clés qui ouvrent et ferment les journées, les mois et les années. Il se prolonge dans les deux Jean, le Baptiste et l’Évangéliste, gardiens des portes solsticiales ou des paradis terrestre et céleste.

La Saint-Jean d’hiver et la Saint-Jean d’été sont des moments importants de la vie maçonnique.

L’Orateur explique à l’occasion de la « cérémonie de la Saint-Jean d’été » :

« En cela, nous perpétuons les traditions des corporations de métiers romaines, qui avaient en charge le culte de Janus, le dieu aux deux visages : l’un regardant le passé, l’autre l’avenir ; sa puissance étant signifiée par l’absence de visage du présent, qui est inconnu, car en dehors des chaînes du temps. »

Le Baptiste annonce un temps nouveau, celui du Christ. Quant à l’Évangéliste, il appelle la fin des temps : « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin(2) ».

Dans le même esprit, l’ouverture et la fermeture de la Bible au « Prologue de Jean », préludent à l’ouverture et à la fermeture des tenues en loge. Le double visage de Janus symbolise la dualité du monde : les ténèbres et la lumière, le visible et l’invisible, l’Orient et l’Occident, le passé et le futur, l’être et l’autre, le masculin et le féminin, la raison et l’intuition, le conscient et l’inconscient, le profane et le sacré, la vie et la mort, etc.

Mais dans la dualité de la double face, entre le passé et l’avenir où se situe le présent ? Visage invisible entre les formes visibles de Janus, il est à l’intersection des deux têtes, des deux temps.

Il faut réunir ce qui est séparé, marcher entre les carreaux noir et les carreaux blancs du pavé mosaïque, disent les rituels maçonniques. Pourquoi l’homme devrait-il toujours faire un choix entre une proposition et sa réfutation, entre le positif et le négatif, entre les ténèbres et la lumière, etc. ?

Pourquoi ne construirait-il pas le temple de sa vie avec les pierres noires et blanches de son existence, en les cimentant avec le liant rouge de l’amour ?

En franc-maçonnerie, l’emblème de l’aigle bicéphale, en ouvrant sur les hauts grades du Rite Écossais Ancien et Accepté, ferme les ateliers symboliques des trois premiers degrés.

Or, si cet oiseau à deux têtes, comme le Janus des Romains aux deux visages, c’est sur un seul corps qu’elles se dressent ! L’initié doit donc regarder au-delà des oppositions du monde pour donner à sa vie un sens qui l’inclut dans le monde(3)

Par le ternaire, il refonde l’unité que le binaire avait dédoublée.

(2) JEAN, « Apocalypse », XXII, 13.


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