Cateaufoncel2 6 septembre 2018 16:10

« Depuis des années les électeurs de gauche abandonnent les partis ouvriers d’inspiration marxistes pour se réfugier – le plus souvent à leur corps défendant – dans les partis dits « populistes ». Pourquoi ?  »

 Parce que l’homme est un animal territorial, et lorsqu’il sent son territoire menacé, ou qu’il se sent menacé sur son territoire, il entre en résistance. Tant que l’on refusera de reconnaître cette réalité, on ne comprendra rien à ce qui se passe en Europe depuis quelques années.

Et pourquoi sont-ce les ouvriers qui forment les gros bataillons des résistants ? Parce que, comme l’a dit Jaurès « A celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien  ». A ce propos,on lira ou on relira avec profit Eloge des frontières, de Régis Debray :

« Budapest, Prague, Kaboul ; Vietnam, Irak, Afghanistan encore : hier comme aujourd’hui, le malheur des impériaux, qui les mène à leur perte, est de tenir les frontières pour qualité négligeable. » Folio, page 75.

Il aurait pu ajouter à sa brève énumération, la Finlande 1940, qui tînt si bien en échec l’Armée rouge, que la 13e Demi-Brigade de la Légion étrangère, qui devait renforcer les Finlandais, fut déroutée sur Narvik, l’agression soviétique ayant complètement foiré.

Je pense, par ailleurs que l’U.E. peut être mise au rang des « impériaux ».

Revenons à Régis Debray et à son Eloge des frontières :

« Ce sont les dépossédés qui ont intérêt à la démarcation franche et nette. Leur seul actif est leur territoire, et la frontière, leur principale source de revenus (plus pauvre un pays, plus dépendant est-il de ses taxes douanières). La frontière rend égales (tant soit peu) des puissances inégales.

« Les riches vont où ils veulent, à tire-d’aile ; les pauvres vont où ils peuvent, en ramant.

« Ceux qui ont la maîtrise des stocks (de têtes nucléaires, d’or et de devises, de savoirs et de brevets) peuvent jouer avec les flux, en devenant encore plus riches. Ceux qui n’ont rien en stock sont les jouets des flux.

« Le fort est fluide. Le faible n’a pour lui que son bercail, une religion imprenable, un dédale inoccupable, rizières, montagnes, delta. Guerre asymétrique.

« Le prédateur déteste le rempart ; la proie aime bien. » Folio, pp. 69-70


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