Étirév 13 septembre 2018 09:33

« Remarquable historien des idées politiques, Philippe Nemo remonte aux sources de l’impôt. Il explique pourquoi on trouvera toujours pour considérer que prendre aux « riches » est nécessaire, juste et utile au bien commun. »

Remarque d’un énième historien qui croit que l’histoire commence avec le règne de l’homme.

Le riche c’est comme la guerre : cela n’a pas toujours existé.

Quelques mots sur l’origine de l’impôt et son lien avec… la Chevalerie.
Rappelons rapidement les bases de l’ancien régime : Le régime social actuel est un dérivé lointain et une altération monstrueuse de l’ancien régime gynécocratique, qui donnait à la Femme, la direction spirituelle et morale de la Société.
Une Déesse-Mère régnait sur une petite tribu, qui, agrandie, devint une province, à laquelle souvent elle donnait son nom.
La Déesse Arduina donna son nom aux Ardennes.
C’est pour cela que les Nations (lieux où l’on est né) sont toujours représentées par une figure de femme.
La Déesse-Mère était la Providence (de providere, celle qui pourvoit) de ceux qui étaient groupés autour d’elle. Elle les instruisait, elle les pacifiait ; car c’est elle qui rendait la Justice.
Les hommes n’entreprenaient rien sans la consulter. Ils étaient ses fidèles et dévoués serviteurs. Ils étaient Féals, mot qui vient de Faée (fée) et a fait féodal (qui appartient à un fief).
Le Fief (domaine noble) donnait à la Dame des droits féodaux auxquels les Seigneurs participaient, sous condition de foi et hommage.
Les Seigneurs étaient rangés sous sa loi, qu’ils ne discutaient pas.
Ils étaient des hommes-liges, ce qui voulait dire légaux. On les disait légals et féals, c’est-à-dire loyaux et fidèles.
Les Déesses-Mères, en organisant le travail, divisèrent le sol et le délimitèrent pour les travaux agricoles. Elles donnèrent aux hommes la part de terre qu’ils avaient à cultiver. De là vint le mot tenancier, qu’on retrouve dans le vieux mot latin tenere (tenir ; celui qui a).
Mais le tenancier devait donner une part de ses produits à la Mère, à l’organisatrice, dont le rôle moral, maternel, éducateur, n’était pas producteur des biens matériels nécessaires à la vie. Il fallait donc que l’homme travaillât pour elle et pour les enfants de la collectivité.
Cette redevance (origine des impôts) fut d’abord le cinquième du produit du travail, de là le mot quinta (en espagnol, domaine), five en anglais (qui devint fief).
Le mot domaine vient de Domina (la Dame).
L’homme faisait cinq parts du produit de sa terre, en gardant quatre et donnant la cinquième à sa Maîtresse.
Le travail que représentent ces quatre parts a eu des appellations restées dans les langues. Ainsi, arbé, dans les langues celtiques, veut dire quatre. De là s’est formé arbeit qui, en celtique, signifie travailler (en allemand arbeiten).
Arabe est le nom donné à ceux qui étaient soumis à cette redevance.
Arabe ne serait pas un nom de peuple, mais un nom générique désignant celui qui travaille la terre. Arare veut dire labourer.
Les Bretons étaient quelquefois appelés arbi (hébreu, heber, arabe), ceux qui travaillent.
Chez les Celtes, où Vyer signifie quatre, la grange dans laquelle se gardaient ces quatre parts fut appelée Vyer heim (vyer, quatre, heim, demeure), d’où nous avons fait ferme.
Le souvenir du cinquième lot payé à la Maîtresse laisse également des traces dans le mot five, qui signifie cinq et dont on fait fief.
Une ferme s’appela quinta chez les Ibères. Le grec pente, cinq, forma le latin penaere, payer l’impôt.
Et, si nous poussons plus loin, nous trouvons que, dans la langue géorgienne, cinq se dit chuth, qui n’est que le schot celtique, tribut. En Corée, cinq se dit tasel, désignant par son nom même la taxe imposée au tenancier.
La personne à qui était payé l’impôt s’appelait Fron (Frau, Dame). La terre de son obédience prit le nom de Fron-terre, dont nous avons fait frontière. L’homme tenancier se fixa sur le sol où il errait auparavant sans s’y intéresser. A partir de ce moment, il contracta des habitudes de permanence, et cela eut un retentissement sur sa vie morale ; ses affections passagères devinrent plus durables quand il demeura dans un même lieu. Mais ce fut aussi le commencement de l’idée de propriété foncière, qui devait avoir un si triste avenir à cause de l’exagération que l’homme met dans tout ce qu’il fait, et à cause aussi de ce manque de jugement qui l’empêche d’apercevoir les causes naturelles des choses, surtout du Droit des Femmes, ce privilège donné à l’autre sexe et dont il ne comprend pas le motif. C’est ainsi qu’avec le temps les hommes commencèrent à trouver bien lourde leur sujétion. Ils travaillaient sur un sol dont ils n’héritaient pas (la fille seule héritait). On vit alors des hommes, plus audacieux que les autres, s’attacher à la Maîtresse et prétendre partager avec elle la redevance des tenanciers.
Alors le cinquième donné fut divisé, et chacune de ses deux moitiés devint un dixième (la Dîme).
C’est ainsi que Joseph, à la cour de Pharaon, régla la taxe du peuple (Genèse, XLI, 24).
Cailleux dit : « Le cinquième se dédoubla dans la suite, par la séparation des pouvoirs (civil et religieux), ce qui produisit la Dîme. »
La Chevalerie, la Table Ronde et le Graal


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