Et hop ! Et hop ! 5 octobre 2018 22:44

@Bruno Hubacher : 


Une très grande partie des secteurs de la banque et de l’assurance en France ont été des entreprises mutualistes jusqu’au virage libéral du début des années 1990 qui a complètement caviardé le Code de la Mutualité pour le rendre compatible avec les directives européennes, et Bercy a imposé de force aux banques et aux assurances mutuelles de se transforlezr en sociétés commerciales universelles anonymes cotées en bourse.

Les banques et les assurances mutuelles comme le Crédit agricole ont gardé le mot mutuelle dans leur raison sociale, mais elles ne sont plus du mutualistes.

Le principe de la société mutuelle, c’est que les actionnaires sont les clients, et par conséquent il n’y a pas d’objetctif de faire des bénéfices pour les verser à des actionnaires cupides, pas d’objectif de rentabilité et de croissance illimitée. Quand il y a un excédent d’exploitation, il est reversé aux adhérents et clients. L’administration est faite par des adhérents qui ne sont pas des professionnels de la gestion et de l’assurance, mais de leur profession.

Une banque et une assurance mutuelle, en plus de ne pas avoir d’actionnaires et de ne pas verser de dividendes, n’a pas d’endettement : si c’est une banque, elle prête à ses adhérents les fonds déposés par d’autres adhérents ; si c’est une assurance, les sinistres sont payés avec les primes des assurés qui n’ont pas de sinistres. Donc elles n’ont pas non plus de frais financiers bancaires.

N’ayant ni cotation en bourse, ni endettement, elles sont complètement indépendantes de la finance spéculative mondiale à qui elle ne rapportent aucun argent.

Je connais bien le cas d’une mutuelle d’assurance professionnelle créee par une profession libérale qui s’est vue contraindre d’abandonner son statut de mutuelle, de s’ouvrir à une clientèle extérieure à la profession parce que c’est de la discrimination et le délit de refus de vente, avec menaces d’amendes énormes par Bercy. Cette assurance était extrêmement performante parce qu’elle assurait certains risques bien précis qu’elle connaissait, pour une population d’assurés homogènes et responsables. Elle était trois ou quatre fois moins chère que les assureurs commerciaux généralistes type Axa, Gan, etc.

Le but de la manoeuvre est évidemment pour les groupes capitalistes mondiaux de détruire une conciurrence qu’ils disent être déloyale, de récupérer ce marché, d’avoir le monopole et d’en tirer en suite un maximum de pognon.

Les mutuelles ça marche très bien, ça a fait ses preuves en France entre 1948 et 1988 : certaines mutuelles sont devenues les premières entreprises du monde dans leur secteur.

Les coopératives, ce sont des entreprises qui n’appartiennent pas aux clients mais aux employés. 

C’est une autre problématique qui n’a pas encore fait ses preuves, sauf les coopératives d’achat comme les coopératives d’achat agricoles ou la Fnac qui sont des espèces de mutuelles. Les coopératives agricoles de production ou de commercialisation sont aussi dans les faits des mutuelles : par exemple une coopérative viticole qui fabrique du vin aura comme propriétaires et capitalistes les viticulteurs qui fournissent le raisin à vinifier, pas les ouvriers agricoles qui y travaillent come salariés.

Le pouvoir en place a tout fait pour détruire le secteur mutualiste de l’économie, il savait très bien ce qu’il faisait et quel était son but, la gauche n’a absolument pas protesté parce qu’elle est dans une logique syndicaliste de pouvoir auprès des salariés dans une entreprise capitaliste privée ou d’État.

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