Renaud Bouchard Renaud Bouchard 10 octobre 2018 19:48
@ticotico

Bonsoir et merci pour votre analyse.

Tout cela est effectivement finement observé.
Mes compliments.

Je réponds (/-//-///) à vos rubriques («  »)

"Dans la perspective d’une crise financière majeure, et sur fond de montée en puissance de la catastrophe écologique (+ surpopulation), cela finit par donner l’impression que les marionnettistes qui ont mis en place ce simulacre n’attendent guère plus qu’un vague maintien des apparences en attendant l’éclatement des crises.« 

/ Exact. Le »dur désir de durer« en enfumant tout le monde avec des »éléments de langage« auxquels ils ne croient pas.

 »Seule importe une indéfectible fidélité aux réels détenteurs du pouvoir, par dette interposée.Le premier étage de la crise sera probablement financier et monétaire, c’est ce qu’attendent nos prédateurs pour faire main basse sur l’épargne de ceux qui en ont encore (quand même 2000 milliards en France) sous le prétexte habituel de ne pas laisser couler le système.« 

//Oui.Une sorte de »chypriatisation« , avec actifs bancaires stérilisés. Cela a déjà commencé avec la suppression de l’argent liquide, les grosses coupures, les règlements et retraits limités, pour »lutter contre le terrorisme« et »l’économie grise« . A ceci près que tout le monde n’est pas terroriste et que tout le monde ne vit pas d’activités »au noir« , même si cette économie existe.Le stade avancé est déjà atteint avec les paiements par carte bancaire pour tous les petits achats (le »sans contact« ) - ceux qui requièrent des billets et de la monnaie, précisément-, de telle sorte que le jour où l’on aura besoin de »tenir« la populations, celle-ci, qui n’aura plus accès aux paiements par cartes bancaires ne pourra même plus payer en liquide. Plastique contre baguette de pain ne fonctionnent pas. La boulangère accepte les écus, pas la monnaie de singe.La phase en cours et prochaine est la mise en place des monnaies digitales.

 »Quand tout le monde sera scalpé, les choses seront claires et le monde sera « adapté » aux nouvelles contraintes : quelques ultra riches et une population réduite à la survie...« 

///Les »classes moyennes« sont en train d’être passées à la »paille de fer« , ne le réalisent pas encore complètement, mais n’en continuent pas moins d’acheter des produits financiers »bidons« - »pierre-papier« , assurances diverses, SCPI etc.(lesquels ne profitent qu’à ceux qui les vendent), acceptent sans difficulté de payer des impôts complémentaires pour mobiliser une épargne sur laquelle elles ont déjà payé de l’impôt, et en réalité, pour tout dire, consentent à leur propre ruine. Il n’est qu’à voir tous ces retraités qui ont confondu 1.7 et 1, 7% pour les hausses de leur CSG et qui, après avoir »voté Macron« avec un enthousiasme qui force l’admiration ou la consternation, se plaignent de leur situation et défilent avec la vague impression de s’être fait rouler dans la farine. La stupidité et la naïveté, qui cheminent de concert, ont toutes deux un prix qui est élevé.


 »Si vous croyez encore à la politique, il va falloir trouver autre chose que les élections...« ////

Effectivement. Mais je vous rappelle qu’un peuple et un pays qui font trois repas par jour ne font pas de révolution et continuent de »mal" voter. C’est l’histoire du crocodile tout heureux de visiter une maroquinerie. Un Coup d’Etat ? Grave danger. Le droit à l’erreur n’existe pas...mais cela s’est déjà vu en France, pays qui a d’ailleurs inventé le procédé. Nous vivons un monde de possibles et, fort heureusement, comme on peut le constater, rien ne se passe comme prévu, ce qui est ouvre des perspectives.

Je vais vous rassurer, toutefois.
Une beigne monumentale est en préparation, à l’échelle européenne, qui risque fort d’emporter les pantins de la Commission européenne et leurs affidés et de bouleverser bon nombre de plans tirés sur la comète, y compris en France.

Petit crochet par la finance, laquelle constitue, indépendamment de ses conséquences économiques et sociales perceptibles, le premier élément tangible. Démonstration.

Le marché va être celui par qui le malheur arrive. Paolo Savona, le ministre des Affaires européennes, vient de prédire que la situation deviendra intenable pour le gouvernement italien, qui devra revoir la copie de son budget, lorsque le spread atteindra 400 points. Hier, il culminait à 320 pts avant de redescendre à 300.

Il s’agit bien entendu du spread qui mesure l’écart entre les taux obligataires allemands et italiens à 10 ans. Son poids s’annonce d’effet plus radical que l’examen budgétaire de la Commission, qui pourra se décharger devant ce verdict. Quelques déclarations bien senties dramatisant la situation pourront y contribuer, à moins que les investisseurs n’arbitrent autrement, de peur d’encore plus redoutables conséquences européennes, et refusent d’entrer dans ce jeu.

Le spread atteignant 400 pts, le coût cumulé du financement du déficit et du roulement de la dette – le financement de l’achat de titres pour remplacer ceux qui arrivent à maturité et doivent être remboursés – rendra inévitable le remaniement du budget, sauf à faire défaut. Ce niveau atteint, un cercle vicieux irrésistible aurait toutes les chances de s’enclencher, le spread continuant à grimper si rien de décisif n’était fait.

La bonne question que l’on se pose au sein du gouvernement, c’est comment contenir l’accroissement du spread. La France regarde tout cela très attentivement, elle aussi. Les banques italiennes sont déjà mises à contribution par leurs achats de la dette obligataire du pays et leurs liquidités sont restreintes en raison de leur détention de prêts non performants, les NPL. Compter sur l’intervention directe de la BCE est faire preuve d’un grand optimisme. C’est pourquoi Matteo Salvini, sortant de ses prérogatives de ministre de l’Intérieur, s’est intéressé ouvertement à l’épargne des italiens et aux moyens fiscaux de l’orienter vers des achats obligataires.

D’ici la fin de l’année, le gouvernement va devoir émettre de 37 à 40 milliards d’euros de titres de la dette dans le contexte des dégradations de la note de Standard & Poor’s et de Moody’s qui sont attendues dans les semaines à venir. Et, pour donner un ordre de grandeur des besoins de refinancement de la dette à moyen et long terme, 245 milliards d’euros devront être trouvés l’année prochaine. Alors que dans le même temps, la BCE réduira son programme d’achats de titres obligataires. Faire référence au poids de la dette italienne, ce n’est pas une figure de style !

L’Italie n’est pas la Grèce. C’est un très gros morceau et un poids lourd économique très sérieux, quoique l’on puisse penser. Penser régler la question en traitant ses dirigeants actuels de « populistes » est inopérant. Le fond est ailleurs. Il nous concerne aussi. France, Allemagne, Espagne, Portugal, sur fon de politique migratoire criminelle et imbécile qui vient très sérieusement aggraver et compliquer une situation qui l’est déjà. Je dirais que les frontières de l’imbécillité sont élastiques jusqu’à un certain point : leur rupture ou le point éclair, comme les mélanges explosifs...

Continuons.

Spéculer sur un assouplissement de la politique allemande est de moins en moins réaliste. Sous le triple impact des menaces de Donald Trump de taxations des voitures européennes – qui ne sont pas abandonnées – de la sortie de l’Union sans accord du Royaume-Uni, et de la mise en cause à grande échelle du diesel dans le pays, l’industrie allemande de l’automobile ne va plus être en mesure d’apporter son importante contribution aux exportations et à la croissance. Une raideur gouvernementale accrue s’imposera tout au contraire, ruinant les attentes des gouvernements espagnols et portugais qui vivotent et ne parviennent pas à remonter la pente, à relancer l’investissement qu’ils ont sabré, et à réévaluer les retraites et les salaires qu’ils ont diminués pour cause de plans de sauvetage.

Je vous raconterai la suite très bientôt.

Cordialement,

Renaud Bouchard

Source : F. Leclerc https://décodages.com/2018/10/10/le-scenario-italien-commence-a-prendre-tournure/#more-104784 


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