Hervé Hum Hervé Hum 6 novembre 2018 14:53

@arthes

Le connais toi, toi même est d’actualité pour l’homme depuis des milliers d’années. Simplement, il faut distinguer entre le fait de le nommer, de l’écrire et la manière de le formuler.

Relisez mon commentaire, l’aporie que je relève ne concerne pas le fait que l’individu est lié à la collectivité, mais le fait de les mettre à la même échelle. Or, chaque échelle apporte ses propres contraintes, spécificités, différences.

Rassurez vous, cette erreur est puissamment incrusté dans le cogito humain et est donc la norme actuelle.

Mais le résultat est catastrophique, puisque c’est par le biais de cette confusion que toute tyrannie peut se développer facilement.

Ainsi, si chaque individu se fonde uniquement sur sa propre logique, croyance, volonté et n’en admet aucune autre, alors, aucune collectivité peut émerger et on est face au chaos permanent.

ce que la collectivité impose à l’individu, c’est de devoir renoncer à son propre arbitraire pour épouser une loi commune qui sera alors la base de l’arbitrage, nécessairement fondé sur l’équité (l’astuce consiste alors à distinguer les individus en classes, de manière à pouvoir appliquer une loi différente sans paraître porter atteinte au principe d’équité.

Il n’y a que deux alternatives pour que chacun reste le maître absolu de son environnement, soit en s’imposant à son entourage, donc, jusqu’à des peuples entiers, soit en s’isolant totalement des autres et donc, vivre dans son seul imaginaire, en ermite.

Le connais toi, toi même au niveau collectif ne peut alors se faire que si on peut dégager un ordre moral ou éthique dans lequel chaque individu en reconnaît la validité pour lui même et pour autrui. Et la seule morale ou éthique qui le permette, c’est le principe de réciprocité. Il n’en existe aucun autre et je défi quiconque d’en trouver un autre. Chacun en fait l’expérience et celui qui la refuse, est celui qui n’admet que son propre arbitraire comme juge.

Pour ce qui est de la différence entre la morale et l’éthique, c’est que la première est d’ordre religieuse y compris la tradition, tandis que la seconde est d’ordre philosophique, donc, strictement rationnelle.

Le problème, c’est précisément de connaître la base rationnelle de l’Univers dans lequel on vit et là, on reste encore ignorant ou disons, on se veut toujours ignorant, ce qui s’appelle l’ignorance volontaire.

Ignorance volontaire qui s’explique par l’aphorisme de Bossuet

« Dieu se rit de ceux qui vénèrent les causes dont ils déplorent les conséquences. »


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