Reinette (---.---.158.237) 21 mars 2007 17:23

La carte d’identité « nationale électronique sécurisée » (Ines)que le ministère de l’Intérieur nous a concocté pour 2006 comporte les données biométriques de chaque citoyen - empreintes digitales, image faciale numérisée, reconnaissance par l’iris et la voix, indication du domicile ou données génétiques - sur des puces électroniques.

En plus d’une connexion des fichiers administratifs et familiaux par l’intermédiaire de l’INSEE (sur la base du Répertoire national d’identification des personnes créé par le régime de Vichy), cette carte est lisible à l’insu de son titulaire, et permet de suivre et tracer à distance tout individu [1].

Exigence de transparence et principe d’égalité obligent, personne ne restera à l’écart de ce projet. À commencer par les organisateurs, concepteurs, maîtres d’œuvre, industriels (de Sagem et de Thalès) et négociants qui participent à la création de ce fichier de police :

- Bernard FITOUSI : directeur du programme Ines. Porte des lunettes cerclées, cheveux court, front haut, 55 ans, aime la musique classique, décrit comme un homme d’une grande tendresse dans la vie privée.

- Daniel CANEPA : secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Ses amis l’adorent, voisin discret, chantonne parfois.

- Bernard DELIAS : chargé de mission auprès du directeur central de la police aux frontières. Varicelle entre 3 et 5 ans.

- Patrick DALLENNES : responsable du groupe de travail biométrie. Quelques douleurs dentaires, est bouleversé par les larmes d’un enfant, mal aimé de ceux qui ne l’apprécient pas.

- Emmanuel-Alain CABANIS : président de la Société de biométrie humaine. Lunettes rondes, aime les gens, bon père, bon mari, suspicion de scarlatine dans son très jeune âge.

- Yvette DELOISON : secrétaire générale de la Société de biométrie humaine. S’émeut de la misère du monde, toujours prête à aider son prochain.

- Marc SOULAS : chef du département « Signal image » de la gendarmerie nationale. Adore les enfants, mais pas tous, se dit toujours étonné par la méchanceté humaine.

- François DRILLET : responsable du groupe « Traces » pour le fichier automatisé des empreintes digitales de la gendarmerie nationale. Croit en la justice ; au sujet de Dieu, il hésite, même si c’est clair dans sa tête.

- Jean-Michel CEDE : chef de la section des études transversales et prospectives de la gendarmerie nationale. A adoré, un jour, un poème, pense que « quand même, Coluche avait un sacré talent ».

- Xavier RONSIN : de l’administration pénitentiaire. Aime marcher dans la forêt et se dit parfois : « Dommage qu’elle souffre ! »

- Bernard DIDIER : directeur du « business development » de la SAGEM . Les petits l’adorent, pour lui, rien n’est plus beau que le sourire d’un enfant.

- Jean-Paul JAINSKY : président de la division sécurité SAGEM Monetel. Né le 1er janvier 1951, son humour est irrésistible mais il a ses humeurs, aime ne rien faire pendant ses vacances bien qu’il en ait si peu, désapprouve la misère dans le monde.

- Bernard GAUTIER : directeur général SAGEM Morpho Inc. Il lui est arrivé de donner une pièce à une personne, dans la rue, a été beaucoup touché par le décès d’un proche.

- Philippe KARNAUCH : Pdg de THALES. A plutôt le cœur à gauche, trouve que ses collègues sont trop sérieux et ne savent pas se lâcher quand il faut.

- Christian de BONGAIN, alias Xavier Raufer : commerçant d’origine fasciste, est connu sous une fausse identité, conseiller à l’école de guerre, conseiller policier en Chine. Ne supporte pas de voir quelqu’un pleurer, admirateur des finesses de la culture grecque.

- Christophe NAUDIN : commerçant, universitaire, demande l’inscription des données génétiques dans la carte d’identité. Espère que les homards ne souffrent pas lorsqu’on les cuit.

- Michèle NAUDIN, née Tournier : son épouse, née le 17 août 1958, bien que plus âgée que son mari a su rester très jeune... La chasse est ouverte et les dossiers vont s’accumuler.

QUAND on se souvient de l’usage que connurent dans l’histoire les fichiers de police - dont c’est la seule et unique raison d’être - on peut craindre qu’en d’autres temps et d’autres mœurs, les participant(e)s à un tel projet (dont la liste présentée ici n’est évidemment pas exhaustive), tous braves gens, bons pères, bons parents et amis, puissent être regardés et jugés comme des individus ayant porté un dommage irréparable à l’humanité.

[1] voir www.ldh-France.org


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