velosolex velosolex 8 novembre 2018 11:43

@Hervé Hum
Je suis assez prudent sur ce genre d’affirmation, à propos de la guerre de 14, bien qu’étant pacifiste de cœur. Le monde de 14 est encore imprégné d’idéaux chevaleresques, de patriotisme, et même les fils des généraux d’industrie ont souvent péri dans cette boucherie. On a envie de projeter ses valeurs et ses dégoûts, mais je ne pense pas qu’elles étaient dominantes à cette époque. La vanité, la bêtise, la croyance imbécile qu’on va être épargné est le marqueur de ces années. Les soldats, bien sûr, évolueront sous le poids des évidences du massacre inutile, de la bêtise meurtrière. Lire les mémoires de Louis Berthas, tonnelier, est un repère utile pour comprendre l’époque. A l’arrière, tout va bien. Les gus sont à l’ouest. Là les écrits de Proust, dans « le temps retrouvé », sont intéressants. Il raconte le sentiment de beauté qu’il a eu en voyant un combat aérien au dessus de la capitale, et le passage d’un zeppelin. « Mon dieu que la guerre est jolie ! » disait Appolinaire. Bien des artistes ont chanté la guerre. De Fernand Léger à Junger. Un bain de régénérescence. Pas des artistes mineurs, mais de ceux qui sentent au niveau atavique les aspirations de la foule et du temps ; C’est pour cela que je dirais que ce suicide collectif s’est fait avec la complicité d’une grande partie de la population. Ce qui nous ramène aux notions de bien, de mal, et de sens de la vie, dans un univers en proie à de grandes mutations. Comme la guerre de 30 ans et ses horreurs a crée un catharsis dans l’europe du 17 siècle, celle ci l’ a fait durablement pour nous. 


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