Christian Labrune Christian Labrune 15 novembre 2018 21:31

En fait ce qui est inévitable c’est que nous sommes face à une alternative : socialisme ou barbarie.

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@Jean Dugenêt

Je crains que votre problématique ne date un peu. Le groupe « socialisme ou barbarie » a dû disparaître aux alentours de 68, Castoriadis pourtant assez vite opposé à un Lefort plus modéré finissant par renoncer lui-même au marxisme et à sa lutte des classes. Le monde avait changé. Ces gens-là, qui avaient radicalement critiqué le stalinisme tout en essayant de maintenir une espèce d’idéal révolutionnaire, se rendaient bien compte que l’eschatologie marxiste avait fait sont temps, que les analyses laborieuses d’un Sartre dans sa Critique de la raison dialectique -devenues ridicules et illisibles ne valaient pas tripette. On allait chercher désormais des bouées de sauvetage intellectuel du côté de Marcuse, et les crétins du situationnisme avaient déjà multiplié leurs facéties sans conséquences. Enfants gâtés de la société de consommation crachant dans la soupe comme d’autres crachent dans la rivière du haut d’un pont pour se désennuyer.

Il n’y aura bientôt plus rien dans nos pays qui ressemble de près ou de loin au prolétariat industriel des précédents siècles : la plupart des emplois auront disparu dans trente ans à cause du développement de l’IA faible ; il est bien probable que que l’IA forte aura émergé, et même déjà vers la fin de la prochaine décennie, comme le pensent beaucoup de spécialistes. Cela va créer des problèmes considérables, quasi impensables, qu’il ne sera pas possible de résoudre avec des grilles d’analyse du XIXe siècle. Relisez les chapitres du Kapital qui concernent les machines, vous verrez bien que cela n’a rien à voir avec ce qui est en train de se profiler à l’horizon des prochaines générations.


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