BA 25 novembre 2018 20:11

« Pas de report » des hausses des taxes-carburant : Emmanuel Macron toujours sourd aux revendications des « gilets jaunes »


Au lendemain du deuxième samedi de mobilisation des « gilets jaunes », le gouvernement exclut tout report de la hausse des prix du carburant.


Au lendemain du deuxième samedi de mobilisation contre la hausse des prix du carburant, les "gilets jaunes" ne désarment pas. Mais alors qu’un évènement Facebook appelle à un « Acte 3, Macron démissionne », le 1er décembre sur les Champs-Elysées, le gouvernement fait d’ores et déjà savoir qu’il ne cédera pas d’un pouce sur la hausse des prix, restant ainsi sourd aux revendications de ces Français inquiets pour leur pouvoir d’achat .


« Il n’y aura pas de virage », mais un « discours sur la méthode », explique un poids lourd de la majorité au Journal du dimanche, à propos de la prochaine prise de parole du président de la République sur le sujet, ce mardi 27 novembre.


Samedi soir, alors que 106 301 "gilets jaunes" avaient été recensés dans toute la France, Emmanuel Macron n’a pas eu un mot sur le fond des revendications des manifestants, préférant condamner les violences qui ont émaillé la mobilisation parisienne. "Merci à nos forces de l’ordre pour leur courage et leur professionnalisme. Honte à ceux qui les ont agressées. Honte à ceux qui ont violenté d’autres citoyens et des journalistes (...) Pas de place pour ces violences dans la République", a-t-il twitté.


Le même jour, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait de son côté dénoncé la mobilisation de l’« ultradroite ».


Le gouvernement vante sa loi mobilités


Et alors qu’une nouvelle hausse de 4 centimes par litre d’essence et de 7 centimes pour le diesel doit entrer en vigueur dès le 1er janvier, l’Elysée prévient dans le Journal du dimanche que la hausse des taxes sur les carburants "ne fera pas l’objet d’un report« . »Pour lutter contre le dérèglement climatique, nous sommes engagés dans une trajectoire nécessaire, donc nous n’allons pas la remettre en question", ajoute la ministre des Transports Elisabeth Borne dans l’hebdomadaire.


Et la ministre de dérouler les éléments de langage du gouvernement depuis le début de la crise, évoquant « des territoires qui se sentent abandonnés », les Français prisonniers du « tout-voiture », et vantant la future loi mobilités qui permettra "d’apporter des réponses concrètes partout« . L’Etat va »investir à hauteur de 2,6 milliards pour augmenter l’offre de trains du quotidien là où il y a le plus de besoins", ajoute Elisabeth Borne.


Comme le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin qui regrettait la semaine dernière "la dépendance de la France depuis 40 ans (vis à vis) des pétromonarchies du Moyen-Orient et singulièrement de l’Arabie saoudite", Bruno Le Maire a lui mis en avant dimanche sur BFM-TV, l’importance pour la France de "se libérer des énergies fossiles pour ne pas être le jouet des négociations entre Trump et l’OPEP" .



Pour calmer la grogne, le gouvernement temporise toutefois sur la mise en place d’une vignette poids lourds, qui hérisse les transporteurs routiers. "Aucune décision n’est prise", explique la ministre des Transports.


Macron devrait lancer un Haut Conseil pour le climat


Toujours selon le Journal du dimanche, le président de la République, qui dévoilera mardi la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en profitera pour lancer un Haut Conseil pour le climat, qui sera placé sous l’autorité de Matignon. Au sein de ce Haut Conseil, devraient siéger plusieurs personnalités de l’écologie comme l’ambassadrice de la COP21 Laurence Tubiana, ou encore Pascal Canfin, directeur France du WWF, soit deux personnalités un temps évoquées pour succéder à Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique. Objectif, selon le JDD : « susciter moins de crispations » sur la « politique énergétique et ses incidences fiscales ».


« Doté de moyens », selon l’Elysée, ce Haut Conseil pourra "intervenir sur toutes les politiques publiques« , et aura en charge de s’assurer » de la soutenabilité sociale et économique" des politiques.


Le gouvernement entendrait également changer de méthode, un conseiller évoquant dans Le Parisien "une méthode de transformation beaucoup plus participative". L’exécutif va jusqu’à envisager l’éventuelle réception de représentants des « gilets jaunes ». Pas sûr qu’une telle initiative suffise à contenter ces militants.


https://www.marianne.net/politique/pas-de-report-des-hausses-des-taxes-carburant-emmanuel-macron-toujours-sourd-aux


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