Alren Alren 1er décembre 2018 17:58

@Eric F

"En cas de dissolution l’opinion peut basculer pour « l’ordre » comme en 68."


En mai 1968, certes, les manifestations estudiantines furent, du fait de la répression policière, très violentes. Ce qui n’est pas le cas des manifs d’adultes (beaucoup de cheveux gris) des gilets jaunes. Même si les médias ont monté en épingle les petits dégâts sur les Champs-Élysées et insisté sur les blessés victimes en fait d’automobilistes hostiles aux gilets jaunes, ceux-ci ont compris qu’avec les barrages filtrants, ils conservaient la sympathie des gens ordinaires.


En 1968, la France n’avait pas encore achevé cette période de progrès économique que l’on a appelé plus tard les Trente glorieuses, années pendant lesquelles le capital s’investissait dans l’industrie nouvelle, avec le soutien de grands « plans » de développement.

Les importations étaient contrôlées aux frontières, le prix du pain et de l’essence étaient uniques pour tout le pays. Le pétrole était abondant et le chauffage central au fioul apportait aux pavillons un confort hivernal bien venu et financièrement abordable.


En 1968, le pouvoir contrôlait l’information télé et papier. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui avec Internet.


En 1968, le parti communiste, inexistant aujourd’hui, par l’intermédiaire alors de sa « courroie de transmission » aux travailleurs qu’était la CGT, refusait sur ordre de Moscou qui craignait que les successeurs de De Gaulle soient beaucoup plus atlantistes que lui, tout aventure révolutionnaire, lui qui se disait pourtant « révolutionnaire ». Il a fait en sorte que les revendications salariales habituelles se substituent au grand mouvement populaire que devenait la révolte estudiantine.


De Gaulle avait des admirateurs inconditionnels comme ancien chef de la France Libre qui avait rendu son honneur à la patrie. Il avait mis fin à la guerre d’Algérie.

Sa personnalité et notamment son extrême probité personnelle n’était en rien comparable au narcissisme cynique de Macron.


Bref, tout est différent entre la situation d’aujourd’hui et mai 68.

La majorité macronnienne est proprement surréaliste au regard des opinions des Français qui votent. Lesquelles oscillent entre le dégagisme et l’hostilité absolue à cette majorité disproportionnée en regard de son assise sociale.

Ceux qui pensent dans l’entourage de Macron le savent bien. Aussi il n’y aura pas de dissolution de l’Assemblée.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe