Taverne Taverne 6 décembre 2018 17:25

La question renvoie à Antigone : la violence peut être légitime parce qu’elle repose sur le Droit ou parce qu’elle peut être invoquée au nom d’une légitimité supérieure.

1er cas : non. La loi ne l’autorise que dans les cas de légitime défense ou de guerre déclarée.

2ème cas : oui mais dans les cas très exceptionnels prévus par la Déclaration de 1789 : la résistance à l’oppression.

La mise en œuvre de la résistance à l’oppression est délicate. La violence doit être proportionnée au niveau de l’oppression subie et à la gravité des atteintes portées à la démocratie et au peuple.

Dans une démocratie représentative, la légitimité de la majorité interdit en principe les violences des minorités et les sanctionne. De plus, la résistance à l’oppression ne prend pas forcément la forme de la violence.

En résumé : vivons-nous sous le joug d’un tyran meurtrier justifiant des attaques violentes radicales ? L’arbitraire est-elle la règle qui régit le pays ? Si la réponse est non à ces questions, les formes de résistance doivent proscrire la violence ou la limiter aux fins poursuivies par des actes plus symboliques qu’attentatoires.

La légitimité est aussi fonction de ceux qui la pratique ou l’encouragent : les factions, les pilleurs ne sont pas légitimes à recourir à la violence, au regard de la Déclaration des Droits du Citoyen. Il doit y avoir un certain consensus sur le constat de la nécessité de résister à l’oppression, qui est d’ailleurs un devoir et non un droit, en donc a plus forte raison qui n’est pas le résultat d’un choix personnel ne résultant pas d’un devoir commun.

Enfin, il faut s’interroger sur le degré de danger que la violence elle engendre et sur ses conséquences nuisibles.


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