JP94 6 décembre 2018 21:48

@pissefroid
Exactement, mais votre analyse a une approche radicalement opposée à celle de l’auteur de l’article, qui expose un mal-être chez des jeunes de milieu favorisé qui ont réussi des études sans motivation autre que le statut social...

Or effectivement la vraie question qui se pose est celle de la raison d’être de l’ingénierie : résoudre des problèmes concrets qui se posent l’Humanité à un certain stade de son développement ... du fait de la contradiction entre l’Etat des forces productives et des besoins. L’Humanité résout par l’ingénierie ces problèmes  de façon plus ou moins adaptée, mais pas en élevant des chèvres... une raison de vivre pour des ex-ingénieurs, mais pas une raison d’être.

J’ai une amie dont le fils "le plus brillant de la famille ( Je ne sais plus s’il a fait l’ECP, , les Mines, X ou l’ens ...) élève des chèvres : pour la famille, ce n’est pas le bonheur...
Mon fils a fait l’INPG de Grenoble justement  mais on a vécu dans une certaine précarité et lui, c’était son projet : Être fort, pour être utile. 
Le problème qui s’est posé à lui comme à toute sa promo ( et il a un double diplôme puisqu’il a aussi poursuivi à l’étranger)  l’éthique, il l’avait  le problème, donc c’est le boulot ! tous ceux qui n’étaient pas des fils à papa ont connu le chômage et ça c’est un vrai scandale ( pour paraphraser notre ami ...) ! Comment , des jeunes qui contre vents et marées ont poursuivi des études difficiles, jusqu’à au moins 5 ans après le bac, passé des concours redoutables, comment ces jeunes peuvent-ils être traités en parias ? 
Et tous les ingénieurs n’ont pas des parents aisés !! les bourses c’est peau de balle ! quand on est parisien, pour Grenoble, il faut payer le logement etc ... des sacrifices...

Ensuite, le gâchis, c’est 1 an de chômage et d’humiliations, des ingénieurs contraints de renoncer à leurs diplômes car sans boulot, on ne vit pas, on perd aussi l’estime de soi ...et quand c’est fini, c’est fini : Au bout d’un temps, l’ingénieur qui n’a pas exercé ne pourra plus exercer, et pas par choix ...

Mais bon, s’il trouve un boulot, par sa ténacité, ce boulot, mais il peut-être aussitôt passionnant, socialement utile, varié, certes il est exigeant, on ne compte pas ses heures, mais pour le boulot lui-même, c’est le plus passionnant qui soit, pour un jeune exigeant,, voulant être socialement utile ..on voyage, on se forme en permanence ...
Seulement, le problème est la reconnaissance, par le Patronat, de cette qualification : d’accord un ingénieur gagne plus qu’un caissière...heureusement..
quoique si on retire les années d’études et de chômage, il faut des années pour amortir...mais un jeune ingénieur ne gagne pas grand chose !! mettons qu’il gagne 2500€ mensuels, ça n’a rien de mirobolant surtout qu’au début c’est précaire... bon , à 3000€, c’est déjà mieux... mais enfin prenons le temps de travail réel, et calculons le salaire horaire, c’est très mal payé.

Le problème est avant tout social, pas sociétal !

Payons nos ingénieurs un salaire décent, payons leurs études, élevons une excellente formation , avec au bout, garantie de l’emploi et du logement !

ça paraît utopique ? oui, ici, mais j’ai aussi des tas amis ingénieurs russes : les jeunes c’est comme ici, mais les diplômés du temps de l’URSS, avaient tout gratuit et vivaient bien C’est donc un choix de société. 


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