amiaplacidus amiaplacidus 18 décembre 2018 11:35

J’habite à 3 km de la frontière franco-suisse (et j’y ai toujours habité), j’ai fait mes études supérieures en Suisse, j’y ai fait la quasi totalité de ma carrière professionnelle, j’y ai de nombreux amis et, surtout en ce moment, nous discutons passablement de politique. Donc je connais assez bien la situation.

Il y a trois assertions de l’auteur qui amènent des remarques :

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« dans un pays a majorité germanophone écrasante, l’avis des suisses francophones et italophones est inaudible. »

C’est effectivement la majorité qui décide, mais les lignes ne sont pas linguistiques, mais entre ville-campagne. Par exemple, Zürich, Bâle, Berne, villes germanophobe votent la plupart du temps comme la Suisse romande. Ces trois villes ont d’ailleurs des majorités de gauche socialiste.

Au surplus, les minorités sont toujours écoutées, et l’on tient compte de leur avis pour ajuster les textes législatifs.

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"dans un pays aux médias analogues aux nôtres, l’information « orientée » fausse le jugement des électeurs et ils votent souvent contre leurs intérêts"

Il y a une bien plus grande variété d’information en Suisse qu’en France et je peux vous assurer que la TV est totalement neutre (contrairement à la France). Chaque votation est précédée d’un véritable débat.

Et je ne suis pas sûr que le refus populaire d’adhérer à l’UE (malgré des médias et des partis, y compris le PS, favorables à cette adhésion) ait été une mauvaise chose pour la Suisse. Chose piquante, l’un des principaux motifs, pas le seul, de ce refus populaire à l’adhésion est que celle-ci aurait entraîné un affaiblissement de la démocratie directe.

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« l’actualité (donc la passion) biaise le jugement (la raison) des électeurs »

C’est par initiative populaire que les citoyens suisses ont aboli la peine de mort en 1938 (bien avant la France). Depuis, malgré des crimes parfois atroces, ils n’ont jamais lancé une initiative pour la rétablir.

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Maintenant, on peut comprendre que le personnel politique français soit vent debout contre l’idée du ric, cela serait limiter sérieusement leur pouvoir, leurs prérogatives et leurs prébendes (certains affichent un soutien de façade, mais n’y tiennent pas vraiment).
Lorsqu’une loi est discuté au parlement suisse, il plane toujours sur l’assemblée la menace référendaire et cela a pour conséquence de faire des textes bien plus proches de la volonté populaire. Cela a pour conséquence une très grande stabilité politique. Stabilité qui explique, entre autres facteurs, la réussite économique de ce pays.
Un exemple, malgré la suppression du secret bancaire et l’échange automatique d’informations fiscales, les banque suisses ont augmenté leur volume sous gestion.


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