JP94 30 décembre 2018 20:22

@Fergus
A titre indicatif, 75 000 déportés pour « raisons raciales » sur 162 000, le nombre de déportés « non raciaux », politiques de l’ordre de 90 000 ( chiffre reconnu par les Historiens allemands, qui l’estimaient à 95 000).
Le Ministère ne reconnaît pas tous les déportés, notamment les politiques, républicains espagnols ( ex la France a détruit les archives des Républicains espagnols (souvent communistes) qui ont été des forçats sur le Mur de l’Atlantique, communistes d’origine polonaise ou allemande : je peux vous le dire  j’en connais et dont les proches dans le groupe a Manouchian.
Mais le statut n’a rien d’automatique...
( NB : même les Anciens combattants de nos guerres actuelles, pourtant des soldats nationaux, ont bien du mal à faire reconnaître leurs droits).

Donc, il ne s’agit pas de les négliger. Sans compter les « déportés de l’Intérieur », les prisonniers restés en France, et exécutés ou non...

Pour moi, vous vous trompez sur ce qu’ignorent les élèves ( je suis prof et je le constate) : la seule extermination qu’ils connaissent ,c’est la « shoah ». Quant aux déportations politiques, leur existence, leur ampleur, l’existence même de la Résistance communiste, en France ou ailleurs, cela ils ne le soupçonnent même pas  et mes collègues ne leur en parle jamais...

On construit donc une histoire falsifiée, mais qui n’efface pas seulement le rôle des communistes et de l’URSS ( par exemple la dysproportion entre le nombre de divisions de l’Axe entre Est ( 90 % : entre 276 et 314 divisions) ) et l’ouest : 25 divisions au maximum  pas toutes combattantes...
Ce qu’on efface aussi, c’est l’idée même de Résistance : les Juifs dont on parle ne sont pas les Juifs communistes polonais, persécutés par Pilsudski et Beck, les fascistes au pouvoir en Pologne, non, on parle de victimes passives, dont on fait mine de déplorer le sort. 
Or cela a une fonction : apprendre aux citoyens, non pas à lutter, mais à se résigner.


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