Aux premiers jours de 1905, les ouvriers de Pétersbourg lancent une pétition décrivant les conditions
de vie et de travail, toutes les humiliations, les persécutions, les injures que subit le peuple. « Elle
énumérait tout : depuis les courants d’air qui traversaient le fabriques jusqu’à la servitude du pays ».
Les revendications de cette pétition, formidable cahier de doléances, sont à la fois économiques et
politiques : la pétition réclame des salaires décents, la journée de huit heures et l’abandon progressif
de la terre au peuple, l’amnistie, les libertés publiques et la séparation de l’Église et de l’État, et
surtout la convocation d’une Assemblée constituante, élue au suffrage universel non censitaire.