Luniterre Luniterre 31 janvier 2019 22:22

@Laulau
Bonsoir,

Je n’ai pas eu le temps de répondre aujourd’hui sur Agoravox, mais j’ai néanmoins, ce matin, noué une brève correspondance avec JP Page, notamment à propos de savoir s’il faut revendiquer en salaire net ou brut. Il me précise donc que sa revendication est 1800 euros net pour le SMIC. Dans sa dernière réponse il nous dit, et avec autorisation de le publier :

« je suis opposé au concept de partage des richesses qui est en fait l’équivalent à mes yeux de la recette du pâté d’alouette(un cheval+une alouette) voir mon article et mon livre à ce sujet ! »


Ma réponse, retardée pour les mêmes raisons : « Effectivement le partage des richesses entre Capital et Travail tient de la recette du pâté d’alouette, où l’alouette du Travail se fait constamment et nécessairement plumer. Et d’autant plus en période de crise.

 

Mais pour que cela paraisse évident au plus grand nombre, au point de prendre conscience de la nécessité de rupture avec le capitalisme, il faut donc mettre le système au défi d’apporter des solutions d’amélioration comptablement cohérentes. C’est face à son refus que se forge la détermination d’en changer. C’est l’incapacité du système à répondre aux besoins sociaux élémentaires de catégories sociales de plus en plus étendues qui attise le feu de la colère. C’est quand toutes les solutions d’améliorations les plus évidentes auront été officiellement rejetées par le pouvoir que cette colère se transformera réellement en force politique révolutionnaire.

 

D’ici là, il n’y a aucune étape qui puisse être escamotée, ni même simplement négligée, prise à la légère.

 

C’est dans ce combat que commencera à se forger une force capable de répartir les richesses créées par les travailleurs entre les travailleurs eux-mêmes, en fonction de leurs besoins sociaux réels et de ceux de leurs familles. Une répartition qui ne sera plus un partage entre capital et travail, mais qui se fera par contre en correspondance avec le partage du travail nécessaire et suffisant pour répondre à ces besoins.

 

Des besoins sociaux urgents et incontournables qui auront déjà commencé d’être définis au cours de la lutte revendicative, qui est en quelque sorte, à travers cette définition des revendications immédiates, la première pierre de la construction d’un programme d’alternative révolutionnaire.

 

Un programme qui devra donc unir autour du prolétariat l’ensemble des classes sociales populaires, sur un ensemble de revendications et d’objectifs complémentaires, et non pas contradictoires.

 

C’est pourquoi il est d’ores et déjà important de faire preuve de cohérence dans l’élaboration des revendications, tout en essayant non seulement de conserver l’unité la plus large qui était celle du 17 Novembre, mais en plus de lui donner une première base concrète sous la forme d’une plate-forme revendicative unitaire.

 

C’est dans cet esprit que la question de savoir s’il faut revendiquer en brut ou en net n’est pas sans importance, car elle est liée directement à la question de la répartition des cotisations sociales entre les différentes classes sociales, selon leur rôle économique.

 

Il est donc utile, et même essentiel de montrer comment, à partir de la situation concrète actuelle, on doit finalement arriver à une situation entièrement nouvelle, rationnelle et cohérente, qui est celle du socialisme prolétarien.

 

Malgré l’ampleur de la juste colère populaire, nous n’en sommes encore qu’aux tous premiers pas, et à un stade où il est crucial d’éviter les faux pas pour rester sur le bon chemin, qui restera encore longtemps périlleux malgré les premiers succès. »

 

Luniterre




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