Attilax Attilax 13 février 2019 11:40

@pipiou

La violence prend la place quand les mots ne servent plus à rien.
Les politiciens jouent aux autistes depuis 3 mandats présidentiels. Non respect du référendum, taxation abusive, grignotage des « acquis sociaux », démontage territorial, précarisation de la classe moyenne, vente des services et entreprises publics, etc... Quand le pouvoir s’exerce sur les citoyens sans plus aucun contrepouvoir et n’écoute rien, ni manifs ni pétitions ni aucune demande citoyenne, quand la justice épargne systématiquement les rares élus qui se font attraper alors qu’elle met au gnouf des manifestants par centaines 6 mois à un an pour avoir juste manifesté, quand enfin la plus grande répression depuis la guerre d’Algérie se met en place pour étouffer des demandes légitimes, quel autre moyen que la violence reste-t-il aux citoyens écrasés pour se faire entendre ? Aucun. Comme vous l’avez fait remarquer, manifester pacifiquement ne sert plus à rien, tout le monde s’en fout, c’est quand ça barde que le pouvoir recule. Sauf que là il ne recule pas.

Jusqu’à présent, contrairement à vous, je trouve les GJ très patients. Malgré les gazages, les matraquages, les flashballs, les grenades, les insultes quotidiennes de leurs « représentants » ou des médias, malgré les blessés, les mutilés, les morts, ils n’ont pas ou peu versé dans la violence, justement. Il y a certes des affrontements, mais pas de lynchages, pas d’armes, pas d’expression tangible de vengeance pour l’instant. Pourtant, la colère est là, elle monte de semaine en semaine, et il est évident que si rien ne bouge là-haut, ça finira par vilainement dégénérer, car on passera de manifestants à résistants et là c’est plus la même affaire : les citoyens s’arment et deviennent des soldats et la violence devient légitime pour renverser une tyrannie. Oui, c’est bien une affaire de rapport de force, dans laquelle l’état est armé aussi bien militairement qu’institutionnellement et les citoyens totalement désarmés.

Justifier l’injustifiable violence de l’état tout-puissant vis-à-vis d’une partie de sa population à l’heure actuelle, c’est justifier l’inévitable violence à venir de cette même population à l’égard de l’état demain, et c’est accepter que l’état ne soit plus un vecteur de solidarité mais seulement au service de ses élites.

L’injustice est un sentiment moteur dans l’histoire des révolutions et l’alimenter comme le fait le gouvernement n’est pas seulement immoral : c’est suicidaire.


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