Christian Labrune Christian Labrune 3 mars 2019 13:06

Toutes ces discusions philosophiques ou sur les dieux comme vous le faîtes, c’est de la phraséologie et personne ne touche le fond du problème.

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@Hamed

Quand Napoléon interroge Simon Laplace sur ses travaux en physique et en mathématiques, touchant en particulier à la question du déterminisme, qui sont aujourd’hui largement dépassés mais étaient remarquables pour l’époque : « Et Dieu dans tout ça ? ». Laplace lui répond « Je n’ai n’a pas eu besoin de cette hypothèse ». De fait, si les sciences avaient continué à se préoccuper de la question de Dieu, elles n’en seraient pas au point d’avancement où on les voit aujourd’hui. C’est l’ancien monde qui parle de Dieu, le nouveau auquel j’appartiens n’en a que faire, et je ne réponds à ce que vous écrivez à propos de l’hypothèse d’un Dieu que parce que vous continuez à la poser. Moi, je m’en passe aisément. Dans le contexte de l’histoire du monde sur lequel vous prétendez nous apporter des lumières, cela vient complètement parasiter la réflexion au point de la rendre inopérante et burlesque.
La métaphysique n’est pas aussi méprisable que le disaient les philosophes des Lumières. Un Frédéric Nef (Qu’est-ce que la métaphysique), en a à très juste titre réhabilité les questionnements, mais n’importe quel individu muni de bon sens, considérant l’histoire de la philosophie, pourra quand même vous faire observer que parmi tous les discours possibles sur l’état des choses, aucun n’est plus proche de la « phraséologie » que la métaphysique et sa question de Dieu. Pour une raison simple : les sciences se demandent COMMENT les choses fonctionnent, parviennent à trouver des formalismes mathématiques permettant utilement de prévoir l’évolution des systèmes, et ça marche. La métaphysique, elle se demande POURQUOI le monde est ainsi fait, tout en étant obligée de conclure inévitablement qu’on n’en sait rien, qu’on n’en peut rien dire puisque les « desseins de Dieu », comme chacun sait, seraient « impénétrables ». Le « problème » dont vous parlez ressemble donc au tonneau des Danaïdes : il n’a pas de fond, et il peut absorber tous les bavardages du monde sans que la connaissance s’en trouve aucunement augmentée. C’est du temps perdu, et en pure perte.
Si ces questions vous intéressent, je vous revoie à un article que j’ai publié sur ce site il y a très longtemps. Il établit que Dieu, si on admet l’hypothèse de son existence, est nécessairement un gros farceur. Je viens de lire une excellente intervention de Popov qui vous demande ce que vous penseriez s’il vous arrivait par hasard un de ces grands malheurs qui nous menacent tous. Eh bien, vous n’avez effectivement en pareil cas que deux solutions : celle, masochiste, de vous dire que c’est bien fait pour vous, que vous êtes un salaud et que vous ne l’avez pas volé, que vous devriez être content, même avec un oeil en moins (comme le Pangloss de Voltaire !) de vous en tirer à si bon compte. L’autre solution, si vous tenez à maintenir cette hypothèse de Dieu, c’est que vous avez affaire à un gros farceur à peu près aussi innocent et irresponsable que l’abruti qui tire la chaise sur laquelle vous alliez vous asseoir pour avoir le seul plaisir de vous voir vous casser la gueule. Mais ça n’a aucune importance de toute façon, puisque l’instant d’après, si un traumatisme crânien fatal vous a envoyé dans l’autre monde, des anges vous y serviront immédiatement des gâteaux et des rafraîchissements. In paradisum dans le meilleur des cas.

Un Dieu farceur :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/un-dieu-farceur-183631


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