Christian Labrune Christian Labrune 5 mars 2019 00:10

à l’auteur,

Certes, cette rencontre n’est pas un succès, mais ce n’est pas non plus un désastre puisque ces menaces hyperboliques de part et d’autre qu’on avait entendues au début de la crise, n’ont pas refait surface. Aucune des deux parties ne paraît trop savoir sur quel pied danser, et vous avez raison de le souligner.

Il est inévitable de comparer ce conflit avec la Corée du Nord et l’autre avec l’Iran. A première vue, il s’agit d’empêcher deux régimes fascinés par la bombe atomique d’être à même de créer une situation de conflit général désastreuse pour tout le monde, mais les deux cas sont quand même fort différents.

La religion du Coréen, le communisme, est morte et enterrée ; elle n’est plus en état, sinon sur AgoraVox, de susciter des vocations. L’islam des ayatollahs ne tardera pas à connaître le même sort, mais on n’en est pas encore là, et son carburant est encore le fanatisme. La Corée du Nord n’a aucune possibilité d’envahir des pays voisins, pas même la Sud  : ce serait sa fin immédiate. Rien à voir, donc, avec les ambitions conquérantes de l’Iran qui peuvent se réaliser, dans l’attente de la bombe, avec les moyens du terrorisme et d’une artillerie très ordinaire.

Le Coréen voit bien que s’il suivait l’exemple de la Chine, son pays pourrait très vite échapper à une lamentable stagnation que les sanctions aggravent, mais cela risquerait quand même de compromettre assez vite son étrange statut de monarque communiste, déjà troisième de sa lignée. Trump semble avoir très bien compris cette espèce de désarroi d’un personnage qu’aucune idéologie doctrinaire, probablement, ne détermine, et qui voudrait bien sortir, sans trop savoir comment, d’une impasse historique où il risque quand même, quoi qu’il fasse, de perdre son trône, si ce n’est d’y laisser sa peau.

Entre deux ennemis, l’un qui essaie de calculer froidement son intérêt, et l’autre qui est animé d’un véritable délire suicidaire, comme l’Iranien, le premier me paraît probablement moins dangereux si on ne cherche pas à le pousser trop brutalement dans ses retranchements et si on lui laisse un peu de temps pour se retourner.


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