Hervé Hum Hervé Hum 8 avril 2019 16:38

@maQiavel

reprenons la définition de l’esclave telle que vous la donnez dans un de vos commentaires

"-L’esclavage est un système social d’exploitation dans lequel un être humain est la propriété légale d’un autre être humain, lequel pouvait en disposer librement comme tout autre propriété : le vendre, l’hypothéquer, le louer et le léguer par testament. L’esclave était un instrument animé et il existait en Grèce un marché des esclaves.

"

Donc, vous parlez bel et bien de l’esclave traité comme un bien meuble !

Le traiter ou non de la sorte semble dépendre du maitre, sauf que ce n’est vrai que dans le cas où il veut le traiter comme un bien meuble, sans rien lui demander d’autre. Mais, s’il veut obtenir plus, il devra le traiter autrement qu’un bien meuble, c’est à dire, comme un animal et s’il veut exploiter ses capacités cognitives supérieures, celles de l’humain, alors, il devra le traiter tel quel, c’est à dire, en considérant plus que ses besoins (niveau animal) mais aussi, ses désirs.

C’est cela que vous ne voulez pas voir et traiter !

Et pour ne pas devoir le considérer, vous en êtes à me dire que non, la définition ne dit pas ce quelle dit ! Absurde.

Moi, je vous dit que la différence de condition de traitement des esclaves et donc leurs conditions de vies, sont liées à la différence de ce qu’on leur demande de faire et non pas au bon vouloir du maître, qui ne peut pas exploiter l’intelligence supérieure d’un humain tout en le traitant comme un bien meuble ou une bête de somme. C’est antinomique et c’est cette antinomie que vous ne voulez pas voir.

C’est comme le vote dans le système politique actuel, votre position consiste à dire que la démocratie se limite à l’acte de voter, ce qu’il se passe entre temps, ce que fait le politicien élu n’a pas d’importance, seul le fait de voter compterait ; indépendamment du fait que le politicien se torche le cul avec le vote, pour vous, peu importe, on est en démocratie par le fait du vote et uniquement par lui.

Dans le film Alexandre, il y a une scène où Alexandre demande à ses amis de lui prêter allégeance, car après tout, il est leur roi. Ce à quoi son meilleur ami se refuse, disant qu’il doit choisir entre son amitié et son allégeance, mais qu’il ne peut pas avoir les deux. Dans le film, Alexandre ; fou de rage, tue son ami et s’en repend. Il le pleurera longtemps et ensuite, le narrateur dit que plus jamais Alexandre ne demandera à ses amis qu’ils lui prête allégeance.

Tout simplement, parce que l’amitié ne peut pas se fonder sur une relation de domination, mais uniquement de fraternité. L’un étant incompatible avec l’autre, A ne pas confondre avec la dévotion où la vénération.

De fait, un esclave ne peut pas être riche, et vous l’admettez finalement, tout en continuant à croire en cette sornette, tout simplement parce que vous l’avez lu et que vous semblez vouer une vénération pour tous les écrits qui proviennent de cette époque.

On est riche, qui si on est propriétaire de cette richesse, pas si on en est juste une sorte de dépositaire. Mais en réalité, déposséder la richesse d’un tel esclave, sans qu’il y ait d’autre motif que l’en déposséder, c’est déposséder tous les autres esclaves de leur salaire et donc, leur signifier que tout ce qu’ils peuvent gagner est un leurre. Conséquence, la confiance est rompue ! C’est ici que la loi orale prend toute son importance et que vous semblez ne pas vouloir considérer.

Ce que je vous dis, c’est que vous ne pouvez parler d’esclave riche qu’à la condition où la loi orale fait respecter cette possession et ne la remet en cause que pour cause de délit de cet esclave (chose que vous mentionnez), qui n’’en a que le titre, mais plus les fonctions. C’est pour cela qu’il peut racheter sa liberté et pour aucune autre raison. C’était aussi un formidable moyen de motivation et de docilité !

Pour la vie de la majorité des êtres vivants, animal ou humain, peu importe, ce n’est pas le fait d’être vendu ou achetez qui compte le plus, mais comment il est traité au quotidien.

Vous dites qu’aujourd’hui personne ne peut séparer une famille ? Là encore, vous ne suivez manifestement pas l’actualité d’aujourd’hui, vous êtes à priori enfermé dans l’époque antique. Les moyens sont plus subtils car indirect, mais perdurent tant que dure la propriété économique. Combien de mise au chômage, de délocalisation ont eut pour effet de détruire des familles ?

Vous voulez que je vous donne un mot pour remplacer celui du mot esclave ? Rien de plus simple, c’est le prolétaire ! Sachant que ce dernier peut avoir ou non des droits citoyens. Le prolétaire libre de la Grèce antique ne peut pas être vendu et a des droits civiques, mais il est tout aussi contraint que l’esclave de la cité. Il peut mieux défendre ses intérêts de classe, mais reste dépendant des propriétaires. la différence entre l’esclave de la cité et le citoyen prolétaire libre, c’est la différence entre le prolétaire du XIXème siècle et celui du milieu du XXème. Dans le premier cas, la fonction sociale est internalisé, dans le second, elle est externalisé, où le gouvernement est censé jouer le rôle d’arbitre. Sauf que ses membres sont aussi partie prenante et ce, en faveur des propriétaires.

Pour ma part, et en regard de l’histoire humaine où l’époque antique n’est qu’un élément et non l’ensemble, est esclave celui qui ne peut obtenir plus que sa propre survie, soit donc, où toute sa vie se limite à servir son patron de maître. Peu importe qu’il lui soit ou non attaché à sa personne, c’est accessoire, car c’est son traitement que je considère, pas le fait qu’il ait ou non des pseudos droits citoyens comme voter. Qu’il soit à priori libre, alors que dans les faits, il ne l’est que s’il se loue au propriétaire ou, exceptionnellement, soit capable de s’élever dans la société. Exactement comme à l’époque antique !

On ne sort de sa condition, traitement d’esclave que lorsqu’on est !motivé par l’intérêt et non par la seule contrainte.

Sachant qu’aujourd’hui, la contrainte existe toujours au niveau social pour imposer la propriété de l’économie. En cela, c’est exactement la même contrainte qui s’applique, quelle que soit l’époque, dès lors où la société est fondée sur la propriété. La propriété peut se fonder que sur un rapport de domination, d’exploitation d’autrui, donc, où l’esclavage reste toujours le socle et tend toujours à y revenir. En aucune manière sur un rapport d’équilibre ou de fraternisation, pour cela, il faut nécessairement sortir d’une société fondée sur la propriété économique.

Pour ce’ qui est de la déconnexion entre le politique et l’économique, c’est impossible ! Vous écrivez que votre exemple grec prouve le contraire, je ne vois pas où vous l’avez faites ! Car si je relis vos commentaires, je ne vois rien qui le prouve, bien au contraire, puisque vous écrivez que les conflits internes à la société grecque tournaient autour de l’impôt, or, ce dernier est la raison d’être de la discussion politique interne à une société quelconque, à savoir, comment son redistribués les richesses produites sur un territoire donné. Ce que vous écrivez, c’est que c’ es souvent la pression extérieure qui poussait à redéfinir l’assiette des impôts. La propriété n’a qu’une seule raison d’être.... percevoir l’impôt !


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