Pascal L 21 avril 2019 18:18

@Galilée
Vous partez de l’hypothèse que les écrits de Flavius Josèphe ont été caviardés, mais la fiabilité de cette information est loin d’être établie.
Flavius Josèphe est un drôle de personnage, il a pris le pouvoir dans dans la province de Jotapata et doit sa vie sauve au fait qu’il a prédit au général Vespasien qu’il deviendrait empereur. Le fait que la prédiction s’est réalisée lui a donnée une certaine autorité. Cela ne lui a pas empêché de faire de nombreuses erreurs. Pour la citation, nous avons celle première-là : « Comme Ananus était tel qu’il croyait avoir une occasion favorable parce que Festus était mort et Albinus encore en route, il réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ, et certains autres, en les accusant d’avoir transgressé la loi, et il les fit lapider » (AJ 20 200). Nous voyons que Flavius Josèphe confirme que le titre de Messie s’applique à Jésus. Ce ne peut pas être une interpolation Chrétienne (les manuscrits que nous avons datent au plus tôt du Xème siècle) car les Chrétiens auraient écrit « frère du Seigneur »), le titre de Christ n’engage pas l’auteur et le texte parle de Jacques, donc la référence au frère de Jacques ne peut être qu’une personne vivante.
Une deuxième citation existe au chapitre 18 : « Vers le même temps vint Jésus, homme sage, si toutefois il faut l’appeler un homme. Car il était un faiseur de miracle et le maître des hommes qui reçoivent avec joie la vérité. Et il attira à lui beaucoup de Juifs et beaucoup de grecs. C’était le Christ. Et lorsque sur la dénonciation de nos premiers citoyens, Pilate l’eut condamné à la crucifixion, ceux qui l’avaient d’abord chéri ne cessèrent pas de la faire, ça il leur apparut trois jours après, ressuscité, alors que les prophètes divins avaient annoncé de la et mille autres merveilles à son sujet. Et le groupe appelé d’après lui celui des Chrétiens n’a pas encore disparu » Là aussi, si des moines copistes avaient voulu faire une interpolation, ils auraient fait un portrait plus flatteur et tous les détails historiques se sont révélés exact.

L’authenticité de ces textes a fait l’objet de très nombreux commentaires, mais l’exégèse joséphienne a beaucoup progressé ces dernières années. Dans la postface d’un livre de Serge Bardet, Pierre Geoltrain ajoute : « Dans sa longue enquête, l’auteur conclut à la probable authenticité du Testimonium sans avoir à s’appuyer sur l’argumentation traditionnelle. Partant du postulat tout à fait justifié selon lequel les Chrétiens dont parle Josèphe sont des juifs-chrétiens (un groupe, une fraction du judaïsme), S. Bardet fait changer notre regard sur le problème, remet en question bien des positions acquises et fonde en raison le caractère vraisemblable du témoignage de l’histoire juif sur le Christ et les chrétiens ». C’est une source, indirecte mais indépendante du Nouveau Testament, qui atteste l’existence de Jésus.

De toutes façons, si on prouvait que les écrits de Flavius Josèphe avaient été caviardés (ce qui n’est pas encore établi), il y a beaucoup d’autres éléments à prendre en compte pour nier l’existence de Jésus. Lisez « Les Evangiles à l’épreuve de l’histoire » de Bruno Bioul si vous n’avez pas peur que ce livre heurte vos convictions profondes.


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