tiers_inclus tiers_inclus 8 avril 2019 16:14

@Gollum

« Un changement sans mouvement je sais pas trop ce que c’est. »

Un exemple en TQC il n’ y a pas de trajectoire, mais seulement des annihilations suivies de créations, les trajectoires étant des effets de groupe statistiques.

Un autre exemple, au cinéma, les images changent donnant l’impression de mouvement sans qu’il y en ait. Nagarjuna a réfuté le mouvement et bien évidemment pas le changement, impermanence oblige.

Laurent Nottale a repris l’idée dans une conférence rapprochant l’analyse de Nagarjuna à l’intuition de la relativité (et pour le coup je n’ai pas été convaincu, compte tenu des arguments de Nagarjuna que j’ai étudié), et plus loin l’assertion de Bouddha « la forme est vide, le vide est forme » à l’intuition de la relativité générale (là, c’est convaincant).

Intéressant. Mais il ne dévalue pas Husserl. Il dit simplement qu’il n’est pas allé assez loin... Pourquoi pas ? C’est une façon de dire, ce que j’ai dit, à savoir qu’il est allé au-delà de la perception de l’homme de la rue..

C’est aussi ce que je dis, il s’est arrêté trop tôt, sans le dévaluer puisqu’il y a progrès par rapport à Descartes. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire.

Désolé mais ça n’a aucun sens. Moi je prends les deux, la relation et les deux pôles de la relation. 4 + 3 = 2 + 5 ; vous ne gardez que la relation il reste les + et le = et ça n’a plus rien de cohérent..

L’ensemble N des entiers est défini implicitement par la relation de successeur. Il émerge de cette relation de récurrence. Bon il faut définir un élément initial étiqueté 0. (Ah ce zéro !) Une fois l’ensemble ainsi défini, l’humain met des étiquettes, définit un opérateur cad une loi interne à l’ensemble et créent des identités entre étiquettes 4+3 = 2+5 = 7. Mais N est né de la relation de récurrence.

En physique avancée, de nombreuses choses sont définies sur des symétries, les objets étant in fine inconnus. Dans l’approche naïve ou bien expérimentale les objets concourent à l’établissement d’un modèle.

Comme j’apprécie Carlo Rovelli (théorie des boucles) voici un autre extrait de son interprétation quantique (source Par delà le visible, Odile Jacob que je vous recommande) :

« La théorie ne décrit pas comment les choses »sont« mais comment les choses se produisent et comment elles influent les une sur les autres. Elle ne décrit pas où est une particule mais où cette particule apparait grâce aux autres....

Il n’y a pas de réalité dans le monde décrit par la mécanique quantique, sans relation entre systèmes physiques.Ce ne sont pas les choses qui peuvent entrer en relation, ce sont les relations qui fondent la notion de »chose« .Le monde de la mécanique quantique n’est pas un monde d’objets : c’est un monde d’évènements élémentaires, et les choses se construisent sur le devenir de évènements élémentaires...

 »Un objet est un processus monotone« un processus qui se répète égal à lui même pendant un moment. Un caillou est une vibration de quanta qui maintient sa structure pendant un moment, comme une vague maintient son identité avant de se fondre dans la mer. »

Bref des processus pas des choses.

Reconnaissons à Husserl d’avoir fait un grand pas là dessus.

Je ne défends l’idée que comme illustration, voire comme piste, mais ...

Bon je ne sais pas trop ce que vous allez répondre on pourrai en rester là en constatant nos désaccords... 

Personnellement j’apprécie ce type d’échange moins superficiel que ne l’autorise le protocole agoravox habituel. Je ne cherche pas à avoir raison ni à convaincre, en tout cas le débat m’aura été profitable par l’effort de synthèse et de mémoire qu’il m’a amené à produire. A force d’étude, on pose des jalons établis, et l’on se rend compte que les fondements sont oubliés et de fait fragilisés. C’est aussi une excellente occasion de les confronter voire de les remettre en question.
J’espère qu’il en a été de même pour vous.


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