Axel_Borg Axel_Borg 11 avril 2019 16:08

@solarys,

Tu oublies un homme clé dans la réussite de la Dream Team, le motoriste italien Paolo Martinelli.

Briatore n’a rien fait d’exceptionnel en 1991, c’est Ross Brawn et Tom Walkinshaw qui ont indiqué au boss de Benetton de profiter de la faille juridique entre Jordan et le clan Schumacher, représenté alors par Willi Weber et Mercedes (Jochen Neerspach).
Par contre le play-boy italien eut le flair de signer Fernando Alonso en 2000 après la victoire du jeune prodige espagnol à Spa en F3000.

Pour en revenir à la reconstruction de Ferrari, ce fut un long processus qui démarra fin 1991 à l’épisode du camion qui revint comme un boomerang sur Prost, licencié par Fusaro.
Ce dernier fut aussi viré et Agnelli rappela Luca Cordero Di Montezemolo après ses expériences en Coupe de l’America et à l’organisation du Mondiale 1990 de football en Italie.

Directeur sportif du Cavallino en 1974 et 1975 à l’ère de Niki Lauda, le marquis sortit Ferrari de son nombrilisme en engageant, sur les conseils de Jean Sage, Bernie Ecclestone et Niki Lauda, celui qui avait tout gagné avec Peugeot en WRC, au Dakar et au Mans : Jean Todt.
Bloqué par Jacques Calvet dans son projet d’écurie Peugeot F1, Todt claqua la porte de la Grande Armée fin juin 1993 alors que le lion de Montbéliard allait s’engager avec McLaren pour 1994 ...

Au lieu de servir de laquais à Ron Dennis, Jean Todt prit la tête de la plus prestigieuse écurie, avec la même ambition que Cesare Fiorio en 1989, engager les meilleurs pilotes.
A la différence près que l’Italien visait le tandem Prost / Senna à horizon 1991 (il passa fort près de le reconstituer), le Français ne voulant qu’un leader clair et un porteur d’eau au contrat de n°2.

La mort de Senna en 1994 força Jean Todt à changer son fusil d’épaule. Se sentant trahi par Renault qui allait casser le contrat d’exclusivité de Williams pour Benetton dès 1995, le Pauliste en avait déjà assez de Didcot mais aussi du Losange ...
Sensible à la magie du top team de Maranello, Ayrton Senna envisageait de piloter en rouge en 1995 ...
Le bolide écarlate échut finalement à Michael Schumacher en 1996, le temps pour Montezemolo et Todt de voir l’Allemand prendre un ascendant définitif sur Damon Hill pendant deux ans.

Pour se convaincre du rôle éminent joué par le Kaiser dans la reconstruction de Ferrari, il suffit de regarder les deux périodes où la Dream Team évolue sans lui : l’été 1999 après son crash de Silverstone face à une écurie McLaren Mercedes frappé par la scoumoune, avec un tandem Eddie Irvine / Mika Salo indigne de la passion des tifosi.

Dès son retour à Kuala Lumpur, le Mozart allemand montre bien qui est le boss en F1.

Enfin en 2007 où certes Ross Brawn avait pris une année sabbatique, mais il restait encore Jean Todt, Paolo Martinelli et Rory Byrne. Jamais Iceman ne dégagea la même autorité que Schumacher au sein de Ferrari, et c’est bien pour cela que Montezemolo recruta ensuite Alonso pour 2010, pas convaincu non plus par Felipe Massa.

Enfin, comment ne pas évoquer le rôle éminent de Schumacher dans la progression technique de la Scuderia entre 1996 et 2006 ? Les feedbacks fournis par l’Allemand ont largement aidé les ingénieurs à faire progresser. Véritable stakhanoviste doté d’une mémoire prodigieuse, le Kaiser offrit une manne d’infos incomparable à Brawn, Byrne et Martinelli.

Comme Lauda, Andretti, Prost ou Senna avant lui, l’Allemand fut l’un des grands metteurs au point de l’Histoire de la F1, filière suivie par la suite par Alonso, Vettel, Hamilton ...

Gagner en F1 par son seul car-control à la façon de Peterson, G. Villeneuve, Mansell ou encore Räikkönen, ce n’est plus possible désormais.

Les grands torts du Kaiser ? Avoir trop souvent craqué sous la pression du money time à Macao en 1990 (F3), Adelaïde en 1994, Jerez en 1997 ou encore Suzuka en 1998.


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