Hamed 29 avril 2019 12:40

@Christian Labrune

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Et le cercle se déroule et commence à envelopper en pensées. En quelque sorte, nous sommes pris dans un tourbillon de pensées. Nous sommes nous et nous sommes aussi nos pensées. Christian raisonne avec sa pensée et dit : 

" Le mot « Dieu » n’a aucun sens, ne renvoie à rien de connu dans le monde réel, et dans le monde des concepts, il est ce qu’en font les théologiens qui, tout en n’en disant pas la même chose d’une religion à l’autre, reconnaissent quand même, dans leurs meilleurs jours, qu’il est inconnaissable. Construire quelque chose sur de l’inconnaissable, ça ne risque guère de tenir debout.

A la limite, si vous définissiez dieu, à la manière d’Aristote, comme le « premier moteur immobile », ça ne me dérangerait pas trop, mais à quoi cela peut-il mener ? A rien du tout. C’est donc parler pour ne rien dire.

Moi, je vous parlais de ce qui se passe en Algérie, qui va nécessairement mener à quelque chose de tangible, dans ce monde même, et qui ne pourra être historiquement positif que si Dieu reste à sa place, c’est-à-dire nulle part. Si les islamistes profitant de la confusion qui ne va pas tarder à succéder aux belles et tranquilles manifs essaient encore une fois de ramener leur dieu sur le devant de la scène, ce sera encore une fois foutu pour l’Algérie, et pour très longtemps."


Mais précisément, pour Christian, Dieu n’a aucun sens parce qu’il n’existe nulle part, sans savoir qu’il existe en lui et c’est lui qui le laisse parler avec tout ce qu’il lui a donné. « Quelle ingratitude dira ma pensée de Christian, mais ma pensée se ravise et dira non, ce n’est pas Christian qui est fautif c’est sa pensée qui ne lui dit que ce qu’il veut qu’elle lui dise. Parce que Christian lui n’est pas un pantin, il réfléchit sa pensée qui ne fait que le combler comme le comble son libre-arbitre.  »

En clair, Christian, c’est Christian, et Hamed, c’est Hamed qui pense trop sa pensée et ne devrait pas selon Christian. Et j’en passe sur le occasionnalisme de Malebranche, ce serait trop long.

Et popov entre dans le cercle de la pensée du moment, et tance Hamed. Il lui dit : "

Vous vous enfermez dans une tour d’ivoire faite de sophismes qui vous permettent de croire que vous avez toujours raison et votre interlocuteur toujours tort.

Vous ne risquez aucune erreur ; on ne peut donc attendre aucune vérité de vous."

Et toujours Hamed, dans sa tour d’ivoire qu’est sa pensée. Pauvre Hamed, ou pauvre popov qui n’a pas compris sa pensée.

 

Et le coup de maître de popov et j’abrège, parce que ce serait trop long à développer. C’est sa réponse " Cette métaphysique occasionnaliste a été développée par l’école ash’arite et aoptée au XI—XIIe siècle par Al Ghazali.

C’est probablement l’influence considérable de ce dernier qui a fait capoter la curiosité scientifique qu’on avait pu observer dans le monde islamique jusqu’à cette époque." 

 

Christian tombe des nues, n’en croit pas à ses yeux, l’occasionnalisme ne serait pas Malebranche, mais alors le grand Malebranche a été un plagiat.


Christian répond : "Je l’ignorais totalement, et ça me fend le coeur d’être assuré de devoir mourir idiot, mais je vais quand même pouvoir grâce à vous combler cette lacune. Merci. "

Comment est-ce possible un Musulman et d’un Islam que... ? Mais non, Christian ne va pas mourir idiot grâce à popov, qui a pu sans le savoir même popov, a combler cette lacune chez Christian.

Au final, que s’est-il passé dans cet enchevêtrement de pensées qui s’éclairaient les unes aux autres, c’est simplement que nos carapaces de pensées qui s’échinaient à démontrer ce que chacun savaient et ce qu’ils ne savaient pas de lui-même. Chacun cherchait à comprendre son être. Et ce que nous ne savons pas ou n’arrivons pas à comprendre, c’est précisément que c’est là le « sens du miracle d’exister. »
 
Quant à Malebranche, il n’a pas plagié Al Ghazali, il a continué de penser la pensée parce que la pensée est toujours vivante et dans l’éternité. Elle se succède à elle-même dans les hommes, elle est ce « miracle » par lequel nous sommes.

Et, avec l’entrée de Jonas dans le cercle, il nous réveille avec les monstruosités de l’existence. Le cercle de pensée se ferme. Merci Jonas pour l’épilogue.


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