Rantanplan Chantecler 2 mai 2019 17:23

@cathy

C’est au deuxième siècle avant notre ère, en 154, une première fois, puis en 125 que les romains sont intervenus en Gaule (transalpine), pour « sécuriser » la route entre leurs possessions lombardes et espagnoles sous le prétexte d’aider Marseille à se protéger des salyens. Dès - 122 la région allant de Toulouse au lac Léman est devenue province romaine et le tracé de la Via Domitia, des Pyrénées aux Alpes, était réalisés.

 Des colons romains, de toutes classes sociales, renforcés par les vétérans de l’armée, se sont installés dans la nouvelle province, la Narbonnaise, protégés par les légions d’occupation et 150 ans plus tard, ils étaient aussi enracinés dans cette région que les Pieds-Noirs pouvaient l’être, en 1950, en Algérie. Et l’analogie ne s’arrête pas là : les Romains recrutaient dans leur armée des autochtones du sud de la Gaule comme les Français recrutaient les spahis et les harkis au Maghreb.

Quand en 18 19 de notre ère, Germanicus, né à Lyon, ami des gaulois, a installé la domination romaine en Judée, il a utilisé des guerriers gaulois, et cinq ans plus tard, en 24, juste avant le baptême de Jésus dans le Jourdain, on dénombrait en Palestine pas moins de quatre légions romaines, presque entièrement gauloises : la sixième Ferrata, la dixième Fretensis, la douzième Fulminata et la troisième Gallica, soit plus de vingt mille hommes originaires ce que les Romains appelaient les Gaules..

Or, la famille de l’empereur Tibère (la gens Claudia) faisait partie de ces Pieds-Noirs romains de Gaule, de la région de Lyon. Tibère lui-même avait vécu longtemps en Gaule. La femme de Pilate s’appelait Claudia Procla ou Procula. L’évêché de Carcassonne possède une lettre adressée par Claudia Procula elle-même à une certaine Fulvia Hersila : « Je ne te parlerai pas, y écrit-elle, de mes premières années passées à Narbonne sous l’égide de mon père et sous la garde de ton amitié. Tu sais que, ma seizième année accomplie, je fus unie à Pontius, romain d’une famille noble et antique », et la lettre continue sur des considérations personnelles, puis plus loin une mention importante : « tu sais que je rencontrai le centurion qui avait présidé à l’exécution de Jésus, un vétéran des guerres contre les parthes et les germains... »

Procula ne pouvait porter le nom de la gens Claudia que si elle était parente, cliente ou affranchie de la famille impériale. Elle n’était sûrement pas affranchie, car elle n’aurait pu épouser Ponce Pilate, qui était chevalier romain. Simple cliente, on connaît assez Pilate, ambitieux par excellence, pour penser qu’il n’en aurait pas voulu. Par contre, parente de Tibère, cela explique beaucoup de choses :   

- que Tibère ait confié à Pilate le gouvernement d’une province aussi importante que la Judée,

- que Claudia ait osé intervenir en faveur de Jésus au cours du procès, alors que le gouverneur siégeait à son tribunal

- que Pilate se soit fait réprimander par Tibère pour son attitude lors de ce même procès de Jésus, car on voit mal, sans une intervention précise de Claudia auprès de Tibère à cet égard, comment ce dernier aurait pu s’intéresser au sort de ce petit perturbateur juif à l’autre bout de l’Empire.    

Quand le christianisme est né, la Gaule état romaine et les Gaulois (qui étaient romains) n’ont pas eu besoin des Grecs. Ils ont fait ça tout seuls.


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