Christian Labrune Christian Labrune 2 mai 2019 11:24

à l’auteur,

Votre manière d’opposer la conviction, qui serait une certitude intérieure, au dogme qui est une imposition extérieures à la conscience du sujet me paraît fort peu pertinente.

Il n’y a pas de conviction sans dogme, et je suis toujours consterné d’entendre des policiens qui, pour faire l’éloge de l’un des leurs, trouvent bon de dire qu’il « a des convictions ». S’il a des convictions, c’est qu’il adhère, par un acte de foi, à un type d’analyse ou à une théorie politique. Or la question des fondements, dans les sciences très molles, renvoie presque toujours au domaine des apories. Comme on ne peut pas fonder d’une manière satisfaisante le parti qu’on prend, on préfère donc congédier le scepticisme, attitude première de toute philosophie, pour CROIRE à la validité de la position qu’on adopte. Quelle différence avec la soumission à un dogme ?

Un scientifique peut bien avoir des réticences sur une théorie, en préférer ou en souhaiter une autre, tel Einstein heurté par la physique quantique naissante. Mais on ne dira jamais qu’il a « des convictions ». Ils sait très bien que toute théorie scientifique, comme l’a montré Popper, est falsifiable, que toutes, un jour ou l’autre, si elles ne sont invalidées, seront forcément dépassées par d’autres plus complexes qui, au mieux, les engloberont.


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