Rantanplan Chantecler 2 mai 2019 12:07

L’incapacité de l’UE à agir est le reflet de sa polarisation interne. La montée en puissance des mouvements anti-immigration amène les principaux dirigeants à prendre position sur la question de l’élargissement. Ils craignent que ces mouvements d’opposition à leur politique ultralibérale ne profitent de l’adhésion de nouveaux membres des Balkans occidentaux plus pauvres pour attiser les craintes du public quant à une nouvelle vague de migration et leur permette de réaliser de nouveaux gains électoraux.

Déjà, à la mi-avril, le parlement néerlandais a voté en faveur de l’abrogation du régime de circulation sans visa en Albanie, en place depuis 2010, une décision qui reflète l’attitude défensive qui paralyse la politique balkanique de Bruxelles. Le Kosovo en fournit une illustration flagrante. Bien que toutes les conditions techniques soient remplies, ses citoyens se voient toujours refuser l’accès sans visa dans les pays de l’espace Schengen, ce qui limite l’influence des institutions de l’UE sur le pays et rend méfiants les dirigeants politiciens kosovars.

En fait, personne ne s’attend à ce que l’UE accueille prochainement les six états des Balkans occidentaux (Macédoine du Nord, Albanie, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Serbie).

Si la Macédoine du Nord ou l’Albanie passaient à l’étape suivante, elles seraient encore davantage soumises à la pression de l’UE, entreprendraient les réformes nécessaires et les mettraient en œuvre avec succès.

Paradoxalement, cela affecterait la cohésion interne de l’UE, ce qui préoccupe apparemment Macron et Merkel dans leurs calculs électoralistes.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe