Christian Labrune Christian Labrune 5 mai 2019 11:11

.Les « cavaliers » partent du principe que la religion a toujours été un obstacle à la science, et pour eux, la science, c’est le progrès alors que, déjà, Rabelais savait que « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

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Citer Rabelais pour justifier la religion et critiquer l’athéisme, c’est vraiment la pire des bourdes qu’on puisse faire ! Il n’y a pas de plus féroce ennemi de la crédulité religieuse que le « curé de Meudon ». Se demander s’il était athée ou non, cela n’aurait pas beaucoup de sens : l’athéisme d’aujourd’hui n’est plus tout à fait le même que celui des auteurs du siècle des Lumières, et s’il faut remonter à la Renaissance, le débat devient encore plus compliqué. Rabelais, en tout cas, ne croyait évidemment pas à la révélation chrétienne, encore moins aux dogmes qu’elle a enfantés. Croyait-il à l’existence d’un dieu, par delà les fables inventées par les religions ? Question sans grand intérêt : le Dieu des déistes de l’âge classique, sera d’une parfaite discrétion : qu’il existe ou non, ça ne change rien du tout à notre existence.

La vieille tarte à la crème de la « science sans conscience » ne justifie aucunement un recours à une pensée religieuse qui n’a évidemment jamais eu le monopole de la conscience. Pierre Bayle, dans ses Pensées sur la comète, à la fin du siècle suivant, démontrera longuement que la morale est tout à fait indépendante de la religion, et qu’une société d’athées ne serait pas plus injuste, pas plus immorale, pas plus cahotique qu’un autre où la religion tiendrait une place centrale.

Aujourd’hui, une telle démonstration paraîtrait bien inutile et il suffirait de regarder le monde qui nous entoure : la France laïque et déchristianisée serait-elle plus dépourvue de conscience morale que la théocratie pourrie jusqu’à l’os de la république des mollahs ?


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