eau-du-robinet eau-du-robinet 8 mai 2019 11:11

@oncle archibald

Quelques témoignages :
https://www.lci.fr/economie/fins-de-mois-difficiles-les-temoignages-touchants-des-lecteurs-de-metronews-1558354.html

« Nous devons être très rigoureux lors des courses »

Sabrina N. "De nos jours, il n’y a pas vraiment de système D  ! Tous les mois on est dans le rouge… J’ai 3 enfants et on travaille pourtant à deux. On a dû limiter au maximum les sorties en famille. Et être très rigoureux lors des courses  ! Jusqu’à quand le gouvernement va-t-il laisser cette situation se dégrader  ?"

« Un truc de fou  : travailler et ne pas subvenir à ses besoins »

Nadège D.  : "Cela m’arrive d’être à découvert au moins 1 mois sur 2, c’est un truc de fou, travailler et ne pas réussir à subvenir à ses besoins  ? Jeune propriétaire, mariée, deux enfants… Avec les impôts, les charges, le syndic (qui ne sert à rien…) la cantine, le carburant, etc. Il nous reste 280 euros pour manger. Effectivement, il manque des sous à la fin du mois et vu comme c’est parti, eh bien, nous serons de plus en pus dans la m…"

« J’ai dû donner mon préavis pour retourner chez ma mère »

Céline L. "Je travaille et gagne le Smic. J’ai un bébé de 4 mois, des prélèvements, factures, assurances à payer tous les mois. En effet, tous les mois je suis soit à découvert, soit proche de zéro. J’ai dû donner mon préavis de rupture de bail pour retourner chez ma mère… Pauvre France…"

« Je me prive de viande »

Gregory G.  : "Il y a beaucoup de personnes qui ne peuvent pas partir en vacances et j’en fais partie. Pourtant, je travaille. Je me prive de viande et pourtant mon organisme a besoin de protéines. Je ne sors pas au cinéma, c’est devenu du luxe à plus de 10 € la place, c’est une honte, sans compter les pop-corn. Je suis obligé de faire attention à mon essence parce que faire deux fois le plein dans le mois ça fait presque 100 €. Je ne peux pas me payer un abonnement Internet, j’utilise un smartphone dont l’opérateur ralentit ma connexion. La liste est longue. A quoi sert de travailler si acheter de la bonne viande est déjà un luxe  ?"

« Je ne vis pas, je survis »


Danielle B. "Je suis en invalidité avec 685 euros par mois  ! Je n’ai pas le droit à la CMU comme beaucoup pourraient le croire  ! Je ne vis pas, je survis  ! Et je n’ai pas le droit à un découvert bancaire suite à mon passé avec mon ex-conjoint  ! Comment fait-on pour vivre  ? Eh bien, on mange ce que l’on peut, on oublie les repas diététiques car c’est souvent pâtes et patates, ce qu’il y a de moins cher et qui tient au corps  !"

« Même une sortie à la piscine, c’est trop cher »

Bérangère C.  : "On achète tout d’occasion, surtout les vêtements pour mes loulous. On ne mange pas de viande trop chère. Je vends dans des vide-greniers les jouets et vêtements que mes enfants n’utilisent plus pour acheter à manger. Sinon, pas de vacances cet été, mes enfants sont restés dans le jardin, car il faut aussi faire attention à l’essence. Nous ne faisons pas non plus de sorties telles que la piscine car même quatre euros, ce n’est pas possible. Résultat, on survit seulement, alors qu’on travaille. Heureusement que j’ai mes enfants qui me donnent le sourire car le moral est loin d’être là."

Un conseiller bancaire  : « Je suis aussi assistante sociale »

Naïck Naïk  : "Travaillant dans une banque, je connais bien le sujet et les personnes régulièrement à découvert. D’un côté il y a celles qui ont tout juste de quoi vivre et qui honorent toutes leurs factures, pour ces personnes le conseiller fait des efforts pour aider et limiter les frais, et d’un autre côté les habitués du découvert. Ceux-là vont vous dire qu’ils ne s’en sortent pas mais en vérité il n’y a aucune gestion du budget. Ils dépensent sans compter et quand il y a rejet pour défaut de provision ils déboulent à la banque en hurlant qu’on les enfonce. Je pourrais faire un blog ou un article complet sur ces clients, juste une chose, je suis en Bretagne où la vie est peut-être un peu moins chère. J’assume mes propos et, mon métier, je l’exerce de plus en plus avec une casquette d’assistante sociale."

« Je ne mange qu’un repas par jour »

Stéphanie P.  : "Quand mes factures fixes (loyer, eau, électricité, assurances, transport scolaire, cantine) sont payées, il me reste 345 € pour mes deux enfants et moi. Plus de droit au découvert alors les astuces, il n’y en a pas. Je limite l’essence, l’eau, je ne mange qu’un repas par jour, je mets le chauffage au minimum l’hiver, je n’ai pas de chéquier (trop tentant). Je fais les courses chez Lidl. Je fais le pain et mes yaourts à la maison. Je ne pars pas en vacances, bien sûr. Bref, cela fait des années que c’est comme ça et ça empire."

« J’ai vendu tout ce que j’ai pu  : bijoux, robe de mariée… »

Vanessa G.  : "Mon mari et moi travaillons tous les deux pour ’survivre’ avec nos enfants. Lui touche à peine plus que le Smic et moi, suite à un petit tour de passe-passe de nos gros bonnets de l’État, je ne suis seulement payée que 9 heures sur 12 au Smic en poste de nuit. Une semaine, je travaille 36 heures et l’autre 48 heures et ainsi de suite. C’est un roulement. Donc, pour un minimum de 168 heures de travail par mois, je touche 1 040 €. Même avec 3 enfants, nous ne touchons pas d’aide de l’Etat (APL, bourse…). Dès que toutes nos factures sont payées, on fait le plein de la voiture pour pouvoir bosser et un Caddie de courses, après c’est fini. Le 15 du mois je me demande déjà comment on va faire pour manger car, travaillant tous les deux, les assistantes sociales nous claquent limite la porte au nez. A l’heure actuelle, même les familles dont les deux parents sont actifs ne peuvent plus y arriver. Moi je ne suis pas à découvert, ma banque ne veut pas, donc quand je suis à sec, je n’ai aucune possibilité de secours.

Pour faire face, j’ai vendu tout ce que j’ai pu  : mes bijoux, du matériel électronique, ma robe de mariée… J’ai juste gardé mon alliance. Et à ce jour je n’ai plus rien à vendre si ce n’est mon âme au diable. Eh oui, même dans la misère il faut garder de l’humour. Alors voila mon système D  : vendez tout ce qui ne vous sert pas et qui a de la valeur, tant pis pour les sentiments, mais gardez le sourire et une petite note d’humour, car quand vous n’aurez plus rien il vous restera au moins ça."

« Chaque mois est un casse-tête à 10 euros près »

Valérie S.  : "Je gagne 1 685 euros net par mois pour un foyer avec un adulte et un enfant. Je limite le découvert autant que possible, quand j’y suis obligée il est au maximum d’une centaine d’euros. Par contre, pour moi comme pour ma fille, plus de boucherie traditionnelle ni de poissonnerie, en cas d’achat de viande, c’est un pavé de 130 g que nous nous partageons. Pour les fruits et légumes c’est « de saison » uniquement et souvent en surgelé, on ne jette aucune nourriture, on gère les dates de péremption à l’achat et on mange les restes. Le coiffeur, une fois par an, pour la frange ou les pointes je fais ça, moi-même. Je n’achète plus de livres neufs en dehors de ceux demandés par l’école. Pour les chaussures, c’est démarque ou chez les Chinois uniquement, plus aucun achat de marque en cosmétique ou parfumerie.

Pour les courses, achat du 1er prix en grandes surfaces pour les produits d’entretien et les biscuits. Le chauffage électrique individuel est coupé le plus tôt possible dans la saison et rallumé le plus tard possible. Je suis obligée de le couper systématiquement, on met des pulls, les vêtements enfants sont achetés uniquement chez Tati ou à la Halle aux Vêtements, pour les miens je fais durer. Je raccommode systématiquement des chaussettes ou des accrocs sur les vêtements de ma fille, je recycle le papier, les loisirs sont très restreints tout au long de l’année sauf une fois par an, lors des vacances d’été… Chaque mois est un casse-tête à 10 euros près."


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