Hervé Hum Hervé Hum 13 mai 2019 09:18

Votre article est caractéristique de ceux qui commencent par expliquer que l’enseignement sur l’économie est biaisé, mais au lieu de le remettre à l’endroit, donne un autre enseignement tout aussi biaisé, voir plus.

Pour commencer, quand vous écrivez "C’est un achat pour l’acheteur, une vente pour le vendeur.

« c’est factuellement faux !

en effet, toute transaction est un double achat et vente, sans cela, il faut parler soit de don, soit de vol, mais pas d’échange entre deux parties.

Car vous ne pouvez acheter quelque chose que si vous avez aussi quelque chose à vendre en échange et réciproquement pour le vendeur, qui ne vendra que s’il veut acheter quelque chose. Le fait que ce »quelque chose" soit la monnaie, ne change rien, si vous n’avez pas de monnaie à échanger, vous ne pourrez rien acheter. mais seulement voler ou faire l’aumône.

Cela paraît anodin, mais c’est très symptomatique de l’enseignement de l’économie pour le grand public, pour lequel d’ailleurs le taux de croissance est fait, car comme vous le dites, il ne reflète en rien la notion de croissance, mais a pour but de pouvoir dissimuler tout ce qu’on veut derrière ce seul chiffre.

Ensuite, ce que vous écrivez sur la monnaie de crédit est partiellement faux, surtout sur le point essentiel, c’est à dire, que contrairement à ce que vous écrivez et que d’autres ont théorisez bêtement, ce type de création monétaire est celle qui pèse le moins sur l’économie et en fait, est la seule qui permet de la réguler, d’équilibrer le système économique.

Simplement, vous confondez la cause et la conséquence. La conséquence de la crise monétaire, tient dans le système lui même, qui est fait pour transférer mécaniquement l’épargne monétaire vers les mêmes, soit, les propriétaires économiques. Peu importe la manière dont vous créer la monnaie, l’histoire depuis l’avènement du système capitaliste, soit depuis le néolithique, ne dit pas autre chose. Seule les guerres permettent une redistribution des richesses ou un reset, mais sans rien changer à la dynamique du système, donc, la concentration de la richesse.

En dehors de la guerre, la seule manière de ralentir la concentration de richesse, qui est mécanique en système capitaliste, puisque c’est sa raison d’être, c’est l’impôt public prélevé sur le particulier, c’est à dire, sur les propriétaires économiques, mais ce n’est là que pour ralentir le mouvement, pas l’arrêter. Seulement, lorsque ce même impôt est diminué, voir presque supprimé, alors, le transfert s’accélère d’autant et c’est ce qu’il se passe. Evidemment, cela induit d’autres conséquences, mais la base est ici, c’est l’hyper baisse des prélèvements obligatoires qui provoquent d’autant la hausse de l’épargne et que l’épargnant va vouloir obtenir des intérêts.

Enfin, il est un principe fondamental systématiquement oublié et non enseigné, bien qu’incontournable, c’est le fait que toute création monétaire, implique OBLIGATOIREMENT une face crédit ou créance ou droit et une face débit ou dette ou devoirs, car sans cela, c’est une monnaie sans valeur aucune.

L’astuce qui est savamment caché et que vous ne relevez pas, prouvant que vous ne le voyez pas, c’est que la partie crédit ou droit de la monnaie est dans la détention en propre de la monnaie, alors que la partie débit ou devoir de la monnaie est dans la non détention de la monnaie. Autrement dit, pour être en dette, il n’est pas besoin d’avoir contracté un emprunt, rien de plus stupide, il suffit d’être en besoin de monnaie, où l’alternative au travail est le vol.

C’est donc une belle manipulation, prodigieuse escroquerie intellectuelle que de faire croire aux gens que s’ils n’ont pas d’emprunts, ils n’ont pas de dettes, alors que le simple fait de ne pas disposer de réserve de monnaie vous met mécaniquement en dette, sans cela, encore une fois, la monnaie n’aurait pas de valeur. Allez donc acheter de la nourriture sans argent !

Bref, le drame actuel, c’est que ce sont ceux qui prétendent éveiller les consciences, qui au contraire maintiennent le plus les gens dans l’obscurantisme. Car, une fausse connaissance est la forme la plus perverse de l’obscurantisme.


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