Samson Samson 15 mai 2019 17:31

« Au commencement était le Verbe ». (Évangile selon Saint-Jean, I,1)

La seule distinction fondamentale qui puisse encore être faite entre l’« humain » et les autres règnes - animaux, végétaux et minéraux dans la conception traditionnelle - est son recours à un langage verbal - articulé et complexe - pour définir et conceptualiser le réel.
Non pas qu’animaux, végétaux ou minéraux ne communiquent pas à leurs manières, et bien plus largement qu’on ne l’estime généralement, mais par d’autres biais, et nous aussi d’ailleurs, si l’on prend en compte le fait que plus de 90% de notre communication reste non-verbale (mimique, gestuelle, intonatoire, phéromonale, ...).

Qu’on se comprenne bien, je n’entends pas l’« humain » en tant qu’espèce, mais bien en tant qu’être naissant et baignant dans une réalité définie par des concepts issus du langage verbal. En ce sens, - baignant lui aussi dans cet univers langagier et disposant par la sécurité toute relative que lui confère sa condition d’un temps de rêve, et par là de mémorisation, infiniment supérieur à celui de l’animal « sauvage » - l’animal « domestique » participe pleinement à son niveau de notre « humanité ».

Quand donc il s’agit d’appliquer le concept (verbal) repris pour 2ème terme de la devise républicaine, je préfère m’en tenir au principe d’« égalité en droit » tel que défini au 1er article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Et que je sache, s’il est une « discrimination » naturelle à laquelle il nous est actuellement impossible d’échapper dans la définition d’un droit étendu à l’animal ou plus largement à tout être sensible, c’est qu’il revient à l’humain de l’établir, tout simplement parce que les notions même de « droit » et de « responsabilité » en relèvent.

Eu égard aux conceptions utilitaristes et productivistes niant tant à l’animal et au végétal qu’à l’humain le statut d’êtres sensibles, j’ai - suite à un « burn-out » - renoncé depuis plus de dix ans à manger de la viande et veille soigneusement à l’origine des légumes qui m’alimentent. C’est un choix personnel et si même je milite par ailleurs pour le droit à la dignité et au respect de tout être sensible  : conditions d’élevage, d’abattage, ... -, je ne souhaite imposer à personne ma propre discipline alimentaire : le triste jour où les consommations de viande, de laitages ou d’œufs seront proscrites, nos campagnes se verront tout aussitôt vidées de leurs vaches, moutons et autres volailles, ce qui ne nous empêchera pas de bouffer de la merde en tubes.

Pour conclure, quand bien même - complaisamment amplifié par Facebook et autres GAFAM - l’œil de Sauron ou de Big Brother exerce déjà sa pleine puissance sur nos existences connectées, s’il faut à l’anti-spécisme recourir au génial inventeur du Panopticon pour mieux définir la notion d’« égalité », il n’y a pas que les humains qui sont mal barrés ! smiley :-D smiley

En vous présentant mes respectueuses salutations ! smiley


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