JC_Lavau JC_Lavau 14 mai 2019 18:46

J’ai vu Joël enseigner avec succès l’intégration par parties à des bacs pros.

L’inspecteur n’avait aucune idée de ce que c’est que l’intégration : « Je suis à deux ans de la retraite, c’est pas maintenant que je vais apprendre ! ».

Il avait une arme secrète Joël ? Oui, leur spécialité était la maintenance de réseaux informatiques, ils auraient à utiliser des analyseurs de spectres ; il était nécessaire qu’ils comprissent les principes reliant le signal oscilloscopique à son spectre. Il leur a donc fait calculer les premiers termes de Fourier, soit en cosinus soit en sinus selon l’origine choisie, de signaux périodiques en créneaux, puis en dents de scie. La base.

En BEP électronique, leur second semestre était consacré à l’étude d’un détecteur de monoxyde de carbone dans l’atmosphère d’une usine. Les électroniciens ont demandé que je prenne en charge toute la partie scientifique autre qu’électronique : usages dans quelles industries et pourquoi (les hauts-fourneaux par exemple, les raffineries aussi), la molécule CO, effets sur l’hémoglobine, principe de l’absorption spectrale, spectre de corps noir de l’ampoule émettrice, pourquoi cette absorption pointue et spécifique à 2170 cm^-1...

La grande majorité ont été très motivés, d’où vraiment actifs.

On généralise ? Nos élèves sont des homo faber. Si on ne sait pas répondre à leur question, explicite ou latente, « à quoi ça sert ? », en leur faisant réaliser quelque chose de non trivial, le système d’enseignement est en faillite.

Ah oui, mais si on ne sait rien de rien des métiers utilisateurs, c’est mal parti.

Ni rien non plus des métiers dont les mathématiques actuelles sont redevables, bonjour le hors-sol !

Faire réaliser quelque chose de non trivial, je n’ai pas dit que ce fut facile. C’est juste nécessaire.


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