Florian Mazé Florian Mazé 22 mai 2019 18:06

Il me semble que l’ordre et le désordre sont en relation dialectique, c’est-à-dire en opposition mais aussi en complémentarité, ce que démontre bien l’article.

Selon le philosophe Ortega Y Gasset, toute culture « calée sur elle-même » (ordre) est, à un moment donné, renversé par une phase de désordre qui peut bien durer dans les trois siècles, avant d’accoucher d’un nouvel ordre.

Ainsi, le paganisme entre en crise avant même la naissance du Christ, à peu près à l’époque de Cicéron, et, très rapidement les chrétiens, mais aussi d’autres spiritualités, installent un immense désordre culturel dans l’empire romain, qui se stabilise à peu près sous Constantin, où le christianisme devient l’horizon spirituel incontournable.

C’est alors le début de la civilisation sacrale, toute chrétienne, de la basse Antiquité et du Moyen-Âge jusqu’au 13° siècle environ, c’est-à-dire jusqu’à saint Thomas d’Aquin.

Puis, la civilisation chrétienne rentre dans une phase de désordre colossal avec les scolastiques non-thomistes, les penseurs de la Renaissance, les réformateurs protestants....

Après les dernières secousses de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), l’Europe se stabilise à nouveau en promouvant le rationalisme scientifique moderne, qui, du reste, n’exclut aucunement la pratique religieuse chrétienne, mais change considérablement la façon de voir le monde.

Plus tard, au début du 20° s, les premières catastrophes technologiques suivies par les guerres mondiales vont réintroduire une phase de désordre et donc de doute, sur la science elle-même cette fois, une phase dont nous ne sommes pas sortis aujourd’hui, et dont d’autres philosophes (le professeur Raymond Ruyer par exemple) prévoyait la fin au 22° siècle ;

Cette phase de désordre, pas encore fondateur, mais ne perdons pas espoir, c’est notre phase à nous tous : LA POST-MODERNITÉ.

Une chose est certaine en tout cas, l’homme qui vit dans le désordre, par exemple le post-moderne, ne doit pas oublier qu’il est façonné par les ordres antérieurs. Le post-moderne est donc AUSSI un païen, un chrétien et un rationaliste. Pour Ortega y Gasset, les strates culturelles s’empilent les unes sur les autres, sans s’annuler entre elles. Au contraire, c’est un cumul.

Tiens ! J’écoute vos disques en écrivant cela 


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