Eric F Eric F 14 juin 2019 09:48

@Nicole Cheverney
Je suis d’accord sur le caractère à la fois symbolique et « fondateur » des rassemblements sur les rond-points. Il s’est prolongé par les défilés protestataires du samedi, qui ont connu une certaine ampleur et un fort soutien de l’opinion au point qu’à certains moments le pouvoir a paru désemparé et fortement affaibli. Mais la question s’est posée des débouchés concrets, car le mot d’ordre « Macron démission » ne pouvait aboutir -bien que l’option insurrectionnelle ait existé, mais très minoritaire-. Il y a eu un premier recul sur la taxe carbone (en plusieurs étapes), puis un geste social (les « 100 euros »), mais sans désamorcer le mouvement.
L’idée d’une concertation nationale semblait une méthode logique, puisqu’il y avait une demande d’être écoute. Bien évidemment il y avait des intentions dilatoires (gagner du temps) et manipulatoires (en orientant le débat) j’ai du reste écrit à l’époque un article sur ce point. Mais d’un autre côté, cela pouvait être l’occasion de « prendre au mot » le gouvernement et « pousser » des revendications. Car quelles pouvait être les autres issues ?, le mouvement s’est progressivement affaibli, les défilés devenaient routiniers, les leaders se dispersaient. Il aurait pu y avoir une option politique, et lorsqu’est apparue l’idée d’une liste pour les européennes, les premiers sondages étaient favorables, mais chaque tentative des uns a été sabotée par les autres, et ça s’est fini par 3 listes sans aucune audience.
Si bien que lorsque j’ai écrit mon précédent article sur le triple échec de Macron aux européennes, la plupart des autres commentateurs de ces élections mettaient au contraire l’accent sur le fait que Macron avait repris la main... On parle désormais du mouvement GJ au passé, et l’actualité est passée à autre chose.


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