Séraphin Lampion Séraphin Lampion 2 juillet 2019 08:32

Les biologistes appellent « compétition » la «  rivalité » entre espèces vivantes pour l’accès aux ressources du milieu. En réalité, cette « compétition » met souvent en jeu des associations entre organismes individuels ou collectifs de la même espèce ou d’espèces différentes, mais aussi des phénomènes complexes de bioconstruction, de symbioses, mutualisme, etc., avec des espèces pionnières, des espèces fondatrices capables d’augmenter la capacité d’accueil d’un milieu (raciles des arbres et champignons, etc.). Des systèmes de régulation par auto-inhibition ou prédation (par exemple : relation prédateur-proie) de la compétition rendent la coexistence de nombreuses espèces possibles, même dans les milieux très pauvres qui sont d’ailleurs souvent les plus riches en biodiversité.

Depuis Adam Smith, les économistes traditionnels on utilisé e « modèle » des naturalistes darwiniens pour justifier le système socio-économique qu’ils défendent pour justifier la « concurrence », ce qui n’est pas tout-à-fait la même chose puisque cette la rivalité entre les entreprises fournissant les mêmes biens ou services et voulant conquérir le marché, ou spolier les « concurrents » en s’arrogeant le monopole d’accès à des ressources coûteuses et peu renouvelables. Là, pas de complémentarité, mais « lutte pour la vie », mise à mort et « loi de la jungle », une image beaucoup moins séduisante que la précédente.

Alors, les idéologues modernes ont tenté de redorer le blason de l’école pseudo naturalistes qui décrit le fonctionnement de la société comme l’application d’une loi naturelle de complémentarité harmonieuse en forgeant le concept de « compétitivité », terme qui induit l’idée d’une sélection naturelle éliminerait « naturellement » les organismes faibles ou malsain pour ne conserve que les meilleurs, « ceux qui entreprennent et réussissent ».

Hélas, les images sont séduisantes mais fausses : pas plus le « ruissellement » et le « premier de cordée » ne rendent compte des rapports de production et de rapports sociaux. Les métaphores ne sont pas des démonstrations, mais des sermons ou des plaidoiries dont but est de convaincre et d’influencer pour masquer les tares d’un système et protéger ceux qui en profitent.


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