Antenor Antenor 24 juillet 2019 14:14

@ Emile

Si par capitale, on entend lieu de prise de décisions politiques ; je pense qu’il faut distinguer trois époques.

La première époque, la plus longue, remonte sans doute au fin fond de la préhistoire ; peut-être à l’époque des chasseurs-cueilleurs qui bien que nomades devaient tout de même organiser la défense de leur territoire. Pour cette époque allant de l’âge de pierre à celui du fer en passant par le bronze et le néolithique, il faut placer les capitales sur des sites ultra-défensifs à l’image du Crest, Mont-Saint-Vincent, Roc de Peyre etc...

Si des embryons d’agglomérations urbaines ont pu se constituer dans des zones plus favorables (bords de Saône, Limagne etc...) sous influence étrangère ou par initiative autochtone, cela ne peut être que sous le contrôle des antiques capitales militaires.

A partir du second siècle avant notre ère apparaissent des agglomérations étonnantes comme le Mont Beuvray, Corent ou Javols. Ces sites semblent avoir été choisis en dépit du bon sens si on y voit des villes commerçantes. Par contre, ils ont systématiquement été bâtis à proximité des principales forteresses. Ce qui fait penser qu’il s’agit d’extensions de ces dernières.

Confrontés au manque de place dans les forteresses pour accueillir des bâtiments administratifs de plus en plus nombreux et sans doute réticents à transférer le pouvoir politique dans les villes commerçantes ; les Gaulois ont développé ce système original qui perdurera globalement jusqu’au 3ème siècle. C’est grâce à Javols qui a été occupée un peu plus longtemps que les autres qu’on peut avoir la certitude du rôle de capitales joué par ces drôles de sites.

Ensuite, 3ème période, le pouvoir politique passe dans les villes qui prennent alors souvent le nom des peuples qu’elles gouvernent. Lutèce devient Paris, Augustonemeto devient Arvernis etc...

Chalon n’a donc sans doute jamais été la capitale officielle des Eduens. Ce qui n’empêche pas que Mont-Saint-Vincent en devenait de plus en plus dépendant au fur et à mesure que la ville croissait en population et en ressouces. Litavic savait très bien qu’en contrôlant Chalon, il devenait le fournisseur principal des armées éduennes et donc incontournable au conseil de guerre de Bibracte.

Contrairement au Crest, le sommet du Mont-Saint-Vincent est relativement large. Les Eduens ont donc pu bâtir leur capitale administrative à promité de la forteresse qui ne devait pas occuper tout le sommet. Les Arvernes ont été contraints de la bâtir plus loin à Corent. Merdogne pourrait avoir été un petit chef-lieu d’importance secondaire.


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