Un complément au texte de Jean-Paul Foscarvel :
La philosophie devenue folle
Le genre, l’animal, la mort
de Jean-François Braunstein
Trois débats nous obsèdent : autour du genre, des droits de l’animal, de
l’euthanasie. Et trois disciplines politiquement correctes traitent
désormais de ces questions dans le monde universitaire : gender
studies, animal studies, bioéthique.
Cependant, lorsqu’on lit les textes des fondateurs de ces disciplines,
John Money, Judith Butler, Peter Singer, Donna Haraway et quelques
autres, on s’aperçoit que, derrière les bons sentiments affichés, se
font jour des conséquences absurdes sinon abjectes.
Si le genre n’est pas lié au sexe, pourquoi ne pas en changer tous les
matins ? Si le corps est à la disposition de notre conscience, pourquoi
ne pas le modifier à l’infini ? S’il n’y a pas de différence entre
animaux et humains, pourquoi ne pas faire des expériences scientifiques
sur les comateux plutôt que sur les animaux ? Pourquoi ne pas avoir de
relations sexuelles avec son chien ? S’il est des vies dignes d’être
vécues et d’autres qui ne le sont pas, pourquoi ne pas liquider les «
infirmes », y compris les enfants « défectueux » ? Pourquoi ne pas
nationaliser les organes des quasi-morts au profit d’humains plus
prometteurs ?
Jean-François Braunstein a mené un travail considérable et novateur :
il a lu les milliers de pages de ces penseurs célébrés dans le monde
occidental ; il revient sur leurs idées, leurs contradictions, leur
parcours personnel ; il analyse, souligne, contredit, déconstruit.
L’erreur consiste à vouloir « effacer les limites » : entre les
sexes, entre les animaux et les humains, entre les vivants et les morts.
Il convient, au contraire, d’affronter ces limites qui nous
constituent. Oui, parfois la philosophie devient folle, quand elle
oublie l’homme.
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