Abou Antoun Abou Antoun 1er août 2019 19:13

Les enseignants du second degré (et à fortiori du supérieur) sont les meilleurs spécialistes dans leur matière : aucun ingénieur n’a le niveau d’un étudiant en master de mathématiques par exemple

Oui enfin tout cela c’est très théorique. De fait, pour des raisons budgétaires on a fait appel dans les années 70-80 à un grand nombre d’enseignants du premier degré comme supplétifs au collège, baptisés PEGC. Ces fonctionnaires n’avaient pour la plupart jamais passé un concours du second degré (CAPES ou AGREG) ils étaient rétribués sur une grille inférieure et avait par leur statut un nombre d’heures plus important à accomplir. Tout bénéfice pour le budget de l’éducation.

Mais ce n’est pas tout !

Plutôt que d’ouvrir des postes aux concours, le ministère, toujours par raison d’économie a préféré conserver un grand nombre d’auxiliaires de diverses catégories sous-payés, taillables et corvéables à merci. Très utiles pour les remplacements, les vacations, etc..

La gauche au pouvoir a lancé un grand programme de titularisation de ces catégories avec accès aux corps des certifiés et des agrégés. Je crois avoir même lu un article ou l’auteur prouvait qu’il était possible de devenir chef d’établissement avec le seul baccalauréat.

Pour le choix des chefs d’établissement, justement, les premier critères sont la discipline et la docilité, pas les connaissances académiques. On se retrouve donc avec de nombreux professeurs d’EPS qui deviennent principaux, proviseurs adjoints et pour finir proviseurs.

Donc il faut un peu modérer votre tirade sur la grande qualification du corps enseignant et de l’administration.

Cela dit je ne prétend pas que les PEGC ou les auxiliaires étaient de façon systématique incompétents je dis seulement qu’ils n’ont pas été sélectionnés sur les critères normaux (les concours) et que cela donne à penser que votre argumentation est partiellement biaisée.

Par ailleurs vous insistez sur le dévouement de ’certains’ collègues. Ce n’est pas loin s’en faut une attitude générale, et d’ailleurs quand les enseignants accomplissent strictement leur service, il n’y a rien de plus à exiger. Enseigner est un métier, ce n’est pas un sacerdoce. Par ailleurs de nombreux incompétents, pédagogiquement s’entend, se sont abrités derrière ce dévouement, ce zèle justement, pour masquer ce bagage fort léger et légitimer leur intégration dans des cadres auxquels ils n’auraient ’normalement’ pas eu accès.

Actuellement, les exigences sont encore très élevées, toujours en théorie, mais je puis vous assurer de deux choses. Le recrutement en sciences ’dures’ (maths, physique, etc...) est difficile, les étudiants vont plutôt en STAPS, en gestion, en économie, en communication et que sais-je encore ...

Pour éviter de fermer des UER et de licencier des enseignants chercheurs les jurys de fac ont revu leurs exigences à la baisse et valident des examens avec des notes assez basses. Devant le manque de candidats, on repêche également assez bas à l’écrit et à l’oral et malgré cela il reste chaque année des postes non pourvus dans les concours. Donc même par voie de concours ce n’est peut-être pas la crème qui se destine à l’enseignement de nos jours.


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