Christian Labrune Christian Labrune 17 août 2019 01:01

https://www.cairn.info/revue-pardes-2011-2-page-21.htm#

On pourra lire à cette page un très intéressant article à propos de la réception, dans la presse française, de La Bible dévoilée, qui fut une véritable aubaine pour les antisémites de tout poil. Ce qui apparaît dans cet article, et que j’esquissais dans ma première intervention, c’est qu’on se fout éperdument de l’approche scientifique, qu’il s’agisse de celle de l’archéologie ou de celle des études bibliques : on ne sait tout simplement pas lire ce bouquin, et on délire en prenant bêtement ses désirs idéologiques pour des réalités. Même si la déconstruction entreprise par les deux auteurs leur inspire des hypothèses quelquefois un peu hâtives déjà démenties par d’autres recherches sur le terrain, leur propos est infiniment plus nuancé que les conclusions que croient pouvoir en tirer allègrement des profanes assez peu informés de l’état des fouilles en Israël et incapables d’évaluer l’étendue de leur propre incompétence dans un pareil domaine.

Toutes ces questions font débat, et beaucoup ne le savent même pas. La Bible dévoilée correspond à un moment de la recherche, à une approche idéologiquement orientée, héritière des conceptions d’un Derrida, lesquelles paraîtront obsolètes comme peuvent nous paraître aujourd’hui navrantes les méthodes plus anciennes, assez naïves et stéréotypées, de la mode structuraliste.

La bible dévoilée
n’est une révélation, au sens religieux du terme, que pour des antisémites assez cons pour recevoir comme paroles d’évangile des conceptions provisoires qui ne peuvent prétendre à la scientificité que si elles sont falsifiables, (au sens que Karl Popper donnait à ce terme), lesquelles finiront nécessairement par être dépassées, comme toutes celles qui les ont précédées.


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