Pierre Régnier Pierre Régnier 22 août 2019 11:02

.../... Extrait de mon petit livre DÉSACRALISER LA VIOLENCE RELIGIEUSE :


"Le fanatique qui passe à l’acte criminel a bon dos. On souligne qu’il n’a rien compris, ne veut pas comprendre même lorsque, précisément, il a trop bien compris en prenant à la lettre ce qu’on lui a demandé de prendre à la lettre. Qui peut soutenir qu’il est seul responsable et qu’on ne triche pas quand on met un fossé entre ses actes, horribles, et ceux que les religions - traditionnelles, officiellement reconnues - lui ont enseignés comme parfaitement justifiés en d’autres temps ?

Dans le pire des cas les ordres de tuer restent toujours valables et, par exemple, des dignitaires de l’islam appellent publiquement - sans que personne, ni individus ni États appliquant leur devoir d’ingérence n’exige leur traduction en Justice - au meurtre de Salman Rushdie ou de Taslima Nasreen (pour ne parler que de deux victimes désignées qui ont eu le temps d’alerter le monde démocratique avant que le crime sur leur personne ait été commis ; beaucoup d’autres, en Iran par exemple, n’ont pas eu ce temps).

Dans le meilleur des cas, les religions enseignent que Dieu, désormais, n’exige plus que les hommes tuent leurs semblables, mais c’est toujours après avoir réaffirmé qu’il l’a bien, en d’autres temps, là où c’était nécessaire, exigé. Que fait d’autre, en effet, le pape Jean-Paul II, par exemple, quand à tous les catholiques qui demandent une réinterprétation des pires textes de la Bible appelant à la violence il répond qu’il n’en est pas question, que l’Ancien Testament, comme le Nouveau, doit toujours être considéré comme la parole de Dieu ?


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