njama njama 8 novembre 2019 12:03

Question : Mais alors, Monsieur le Président, quel est le problème avec les Kurdes, même avant la guerre ? Où réside le problème ?

Président Al-Assad : Ces groupes existent depuis des décennies bien que nous les ayons soutenus en risquant d’en payer le prix par un affrontement militaire avec la Turquie, en 1998. À l’époque, nous les soutenions en partant de leurs droits culturels. De quoi nous accusent-ils ? Ils accusent l’État syrien et parfois le Parti Baas de chauvinisme, alors que lors du recensement de 1962 ce parti n’était même pas au pouvoir. Et maintenant, ils nous accusent nous-mêmes de priver cette frange de citoyens de ses droits culturels.

Supposons que ces accusations soient fondées. Est-ce possible que je sois à la fois une personne ouverte et fermée [à la diversité] ? Est-ce possible que l’État soit à la fois tolérant et ouvert, intolérant et fermé [à la diversité] ? C’est impossible. Prenons l’exemple de la dernière frange de citoyens ayant intégré le tissu social syrien : celle des Arméniens.

Les Arméniens ont toujours été des patriotes par excellence, cette guerre ayant indiscutablement confirmé ce fait. Il n’empêche qu’ils ont leurs propres églises, leurs propres associations et, sujet plus délicat, leurs propres écoles. Mais lorsque vous êtes invités à assister à n’importe laquelle de leurs célébrations, à l’occasion d’un mariage ou d’autres occasions -j’ai des amis arméniens et j’assistais à leurs fêtes en d’autres temps- vous les entendrez chanter des chansons de leur patrimoine, suivies par des chansons patriotes de dimension politique. Y a-t-il une liberté supérieure ? Et ce, en sachant que cette frange de la diaspora arménienne mondiale est celle qui s’est le moins dissoute dans la société environnante. Elle s’est intégrée mais elle ne s’est pas diluée et a conservé toutes ses caractéristiques.

Pourquoi serions-nous ouverts ici et fermés ailleurs ? Parce qu’existent des propositions séparatistes et que nous voyons circuler des cartes faisant la promotion d’un Kurdistan syrien comme partie d’un grand Kurdistan. Nous avons le droit de défendre l’intégrité de notre territoire et de nous méfier des projets séparatistes, mais nous n’avons aucun problème avec la diversité syrienne. Au contraire, nous considérons que cette diversité est belle et riche. Une richesse qui signifie « force ».

Cependant la diversité est une chose et la partition, le séparatisme et le dépeçage du pays en sont une autre absolument contraire. Tel est le problème.


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