jjwaDal jjwaDal 16 novembre 2019 17:50

@velosolex
Pas besoin d’une sommité en psychologie pour comprendre dans les grandes lignes comment on en est arrivé là. Lordon le dit à l’envie « modifier les structures sociales et vous modifierez le comportement et les affects des individus qui y sont plongés ». On sait que le système économique au basculement vers la mouture actuelle du capitalisme (financiarisé à outrance et favorisant à l’obscène, les détenteurs de capitaux au détriment des détenteurs de projets et de talents), a mis en oeuvre par voie réglementaire tous les mécanismes pour débrider les pulsions les plus féroces en matière d’accumulation financière et créer un monstrueux casino qui brasse 90% de l’argent en circulation et des chasseurs de primes, tout cela au détriment des sociétés et des Etats. On a vu arriver un peu partout des chefs d’entreprise en lieu et place de chefs d’Etats, sans autres projets que renvoyer l’ascenceur à ceux les ayant mis à leur poste. On a donc, ce qui a été recherché.
Bien pire, on s’est mis en demeure de casser le thermomètre, pour éviter que le malade ne voit sa fièvre objectivement empirer. La noodiversité en recherche économique est traquée sur la planète entière. Alan Greenspan a été jusqu’à avouer qu’il s’était « trompé », mais tout ceux qui se réclamaient de lui pour justifier des politiques socialement suicidaires, on choisit de faire la sourde oreille.
Donc on « veut » lutter contre le chômage, mais la course à la productivité continue en générant de plus en plus de chômage partout. La course aux armements continue, même si au final le bilan est identique, tous protagonistes un peu plus saignés et endettés. On veut lutter contre les émissions de CO2, mais surtout pas modifier une forme de mondialisation qui a multiplié par 7 les km parcourus par nos marchandises.
Lordon, encore, dit que la force du capitalisme actuel c’est l’abstraction et l’éloignement. Nous ne voyons plus les conséquences de nos actes quand elles sont mêmes compréhensibles. Difficile donc de nous mobiliser, a fortiori de mobiliser des foules entières.
Et pour couronner le tout, William Black, l’a bien décrit après le hoquet économique de 2007/2008, le système favorise l’accession au sommet des pires canailles et des pires psychopathes. Les structures sociales mises en place ont a ce point débridé les pulsions, qu’on a le pire de l’homme aux commandes. Il faudra plus d’un Piketti, pour clarifier ces eaux troubles, mais c’est un bon apport à la réflexion.


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