David Leloup Collectif « Avion Rouge » 12 avril 2007 10:23

Lorsqu’un article est déposé sur AgoraVox, tout comme lorsqu’un article est publié dans la presse écrite, les auteurs sortent du bois et s’exposent. Et comme le dit le mail envoyé aux auteurs, « Parfois, sur certains sujets, les réactions des lecteurs peuvent être très violentes et apparemment disproportionnées. Essayez toujours de ‘calmer le jeu’ en répondant de manière factuelle et courtoise afin d’éviter tout dérapage ou polémique interminable ». Here we go ! Nous allons tenter de répondre, de manière collégiale, à certaines réactions postées. Désolé pour les réponses tardives, mais il s’agit d’une réponse presque collégiale à un sujet écrit de manière collégiale. Alors voilà :

« Quel est le but de cet article ? » :

Le but est simplement de poser des questions car, finalement, nous ne proposons clairement pas de solutions, mais bien des questionnements. C’est, selon nous, l’objectif d’une rubrique « débats ». Certains (nous et d’autres) posent des questions. Et d’autres, qui connaissent des fragments de réponses, apportent des éclaircissements. C’est le but du jeu. Ainsi, lorsqu’un intervenant, à juste titre, nous interpelle en disant « Comment donc arrive-t-elle (la Nouvelle-Zélande) à exporter ces animaux à un prix si bas, en l’absence de main-d’oeuvre bon marché, et en y incluant les coûts de transport sur une distance qui est de l’ordre d’un demi-tour du monde ? La question est ouverte ! » : ‘Non, elle est posée. Et vous avez vu un début de réponse ? Moi pas’.

Quelques éléments de réponses, ‘step by step’ :

[1] ‘L’auteur ne sait même pas si c’est venu par bateau ou par avion’.

C’est vrai, nous [car il s’agit bien de l’article d’un collectif de citoyens belges] ne savons pas avec exactitude. La seule chose que nous savons est « Selon les informations obtenues auprès de Carrefour et Delhaize, il semblerait que le mode de transport utilisé pour acheminer l’agneau néo-zélandais proposé actuellement soit un mélange de voie aérienne (approximativement 24 heures) et de voie maritime (« trois bonnes semaines en container frigorifique ») qui, en fonction des opportunités, serait « sans incidence sur le prix final pour le consommateur ». (Note 2).

[2] ‘Il n’a [ont] pas la moindre idée du coût du transport’.

Si, nous avons une idée précise du coût environnemental du type de transport utilisé : ‘Pour réaliser ces calculs, nous nous sommes basés sur les chiffres moyens suivants : pour une tonne de marchandises, les émissions de CO2 sont estimées à 799 grammes par kilomètre parcouru lors du transport aérien et de 13 grammes par kilomètre parcouru lors du transport par voie maritime.’ Voir : http://pierreozer.blog4ever.com/blog/lirarticle-45705-224428.html

[3] ‘Il n’a surtout pas cherché à se renseigner’.

C’est faux, nous avons tenté de savoir, mais nous sommes face à un bouclier, à un ‘secret de fabrication’, alors même que la législation belge devrait pouvoir rendre ce type d’informations libre d’accès au consommateur. (Scandaleux !)

[4] ‘Nous parle-t-il de quelles coupes il s’agit ? (car le prix de l’agneau varie énormément selon les coupes) Non !’

Si : nous parlons ici du ‘gigot d’agneau’ comme indiqué en ‘note 1’ tout comme dans les trois ‘illustrations’ présentées dans l’article. On ne peut pas nous targuer de ‘démagogique’ sur ce coup : tout est clairement énoncé.

[5] ‘Il a [ont] juste remarqué le prix et s’est gratté la tête : « Ah ben créboudiou, comment ça s’peut-y donc faire ? C’est loin, la Nouvelle-Zélande ! » Et comme il n’y comprend rien et que, visiblement, il s’en fout, allez que je te vous colle un bout de discours écolo, ça mange pas de pain, c’est à la mode, et c’est une bonne combine pour rallonger la sauce parce que l’article en avait bien besoin, sans ça c’était le frangin à riquiqui.’

Non, nous remarquons juste que quand le gigot d’agneau vient de Nouvelle-Zélande, il coûte près de 60% moins cher que lorsqu’il a une origine ‘locale’ (entendez par « local », toute provenance européenne, car nous ne sommes pas franco-français, nous sommes belges, et donc ‘européens’). Car, il faut se rendre à l’évidence, le combat contre le réchauffement climatique (et donc les émissions de gaz à effet de serre) est un réel combat. En effet, l’énergie grise n’est pas ‘rien’. Car si le coût du transport d’une carcasse d’un agneau est non négligeable, celui-ci est beaucoup plus important si se transport se fait de la Belgique, de l’Irlande ou de la France par camion vers la Belgique que si celui-ci vient de Nouvelle-Zélande vers la Belgique (ou la France) par avion. (voir remarque 2 ci-avant) !

Une dernière chose : si le mode de vie américain est ‘non négociable’, nous disons plutôt que notre mode de vie ‘global’ ne peut pas être ‘non négociable’ par rapport à la physique de l’atmosphère...

Quelqu’un a-t-il à redire là-dessus ?

Meilleures salutations.

Le collectif « Avion Rouge » [pour rappel composé de Fabrice Collignon (économiste, Liège), Pierre de Wit (architecte, Liège), David Leloup (journaliste, Liège), Pierre Ozer (docteur en sciences, Liège), Dominique Perrin (docteur en environnement, Flémalle), Sonia Veckmans (géographe, Yvoir) et Martin Willems (ingénieur, Rixensart)]


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