Clark Kent Séraphin Lampion 1er février 2020 17:42

« On peut tout de même se poser une question sur l’obsolescence : est-elle vraiment programmée ou fabrique-t-on seulement de la mauvaise qualité ? « 

L’obsolescence programmée étant un délit punissable depuis 2015 (ce qui prouve que ça existe), vous pensez bien que les producteurs avancent masqués. Mais il ne faut pas non plus utiliser ce terme à tort et à travers.

La formule« planned obsolescence » a été utilisé pour la première fois en 1932 par l’américain Bernard London qui a publié un article d’une vingtaine de pages pour en finir avec la crise économique commencée en 29. Il évoquait la regrettable habitude (selon lui) qu’avaient prise les consommateurs d’user leurs biens jusqu’à ce qu’ils soient hors d’usage. Il proposait que le gouvernement légifère pour obliger les Américains à changer leurs biens de consommation avant leur usure complète, afin de relancer l’économie.

Brooks Stevens, designer américain des années cinquante, a repris cette notion pour en faire la base du développement marketing des entreprises avec le design et la mode comme moyens pour pousser le consommateur à remplacer ses objets encore fonctionnels par des objets plus récents et en utilisant plusieurs techniques :

  • défaut fonctionnel ou péremption, c’est-à-dire intentionnellement introduite par le fabricant pour écourter la durée de vie d’un produit.
  • mode et mises à jour technologiques.
  • raisons éthiques ou écologiques. Certains objets ne conviennent plus parce qu’ils ne correspondent plus aux valeurs d’une société.

Il est difficilement prouvable que certains fabricants provoquent intentionnellement des pannes de leurs appareils, et il faut également prendre en compte le fameux rapport qualité-prix : les producteurs optimisent le coût global de fabrication et certains composants utilisés sont alors moins résistants.

Acheter d’occasion, échanger ou réparer deviennent des pratiques de plus en plus répandues, et permettent de s’affranchir quelque peu de l’obsolescence programmée. Encore faut-il que les produits soient réparables et non pas moulés et soudés en usine plutôt qu’assemblés par vis.


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