Clark Kent Séraphin Lampion 12 février 2020 09:19

« Elle est bien la ville, elle est vilaine la campagne, elle est bonne l’urbanité, elle est mauvaise la ruralité, elle est sûre la culture, elle est dangereuse la nature… »

Il ne faut pas remplacer une dichotomie par une autre dichotomie ! La cécité de sapiens et son antipathie pour les espèces qu’il considère comme inférieures (souvent à partir de mythes religieux qui situent l’homme au sommet de la « création ») sont des choses aussi bien partagées que la bêtise, à laa campagne comme à la ville.

La construction de votre phrase induit que les territoires opposent deux réalités incompatibles ; 

 d’un côté ville, urbanité, culture

 de l’autre côté campagne, ruralité et nature.

Or, si les « ruraux » vivent bien à la campagne, ils sont aussi étrangers à la nature que les citadins (et on un rapport à la culture similaire).

La campagne n’est pas la nature. Les chasseurs, les agriculteurs et les équipement touristiques et de loisirs (canons à neige pompant dans les tourbières, par exemple) sont le fait de sapiens, qu’il porte une cravate et roule en hybride ou qu’il se déguise en paramilitaire à gilet fluo pour taquiner la galipette cendrée. 

Même le courant naturaliste du dix-neuvième siècle et le romantisme ont d’ailleurs fait cette confusion entre nature et campagne et limité leurs émotions à la contemplation de ruines couvertes de lierre. Et ce n’est pas par hasard. Assumer le fait d’être un animal implique un changement de mode de vie tellement radical que peu de nos contemporains sont partants pour en vivre ne serait-ce qu’une expérience simulée.



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