Thomas Guénolé (---.---.51.205) 12 avril 2007 19:18

Toute personne qui vit à Paris, à demeure, sent tous les jours que ce n’est pas une véritable ville. C’est, en fait, une sorte de coexistence de gros villages. Par exemple, quand on est dans la Butte aux Cailles, on est peut-être à Paris, mais on est d’abord dans la Butte aux Cailles. Même chose pour les alentours immédiats de la Tour Montparnasse, le Marais, etc.

Chacun de ces gros villages a des éléments physiques pour définir son identité. Des éléments dont ses habitants tirent une certaine fierté et le sentiment d’appartenir à un endroit « spécial. »

Dans ce gros village que constituent la Place d’It’ et ses environs immédiats, le Grand Ecran est un exemple de ces éléments qui fondent une identité locale. La meilleure preuve en est que des mois après la fermeture, on continue à se donner rendez-vous « devant le Grand Ecran, » et toujours pas « devant le centre commercial. »

Maintenir la fermeture du Grand Ecran, c’est peut-être d’abord ça : une grave amputation d’identité pour le quartier. Cela crée une douleur que chacun peut comprendre. Et donc, contre laquelle chacun peut s’insurger.

Thomas Guénolé


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