Emile Mourey Emile Mourey 3 mars 2020 20:41

@Nicole Cheverney

Comme je l’ai écrit précédemment, je ne peux donner que des souvenirs d’enfant mais qui ne correspondent pas du tout à ceux de Raymond 75. À 10 ans, on a ses héros et mon héros était l’officier Ballot dont j’ai parlé, commissaire aux chantiers de jeunesse, qui fut déporté par les Allemands. Mon souvenir de l’occupation, c’est le souvenir d’une menace permanente, pour moi, ma famille et, en fait, pour tout mon environnement, pour tout le pays. La Libération, c’est fabuleux, les Américains, le cinéma pour la première fois, Bourvil à la radio.
Vichy, c’était le siège du gouvernement où s’affrontaient les partisans de la collaboration de Laval  bien moins nombreux que vous le dites et ses opposants, d’où les tergiversations, le départ de Laval, son retour sous la pression des Allemands. Rien n’est simple ! Tout ce monde-là s’espionnait. Les chantiers de jeunesse, eux, avaient leur propre règlement et ne se considéraient pas tenus par les directives de Vichy. 
Jamais mon père n’aurait signé une permission à un jeune (l’acteur Louis Jourdan) faisant son service, pour aller chanter à la société cinématographique Continental ouvertement nazie, et pourtant c’est ce qu’on lui a reproché dans un livre récent en le traitant de salaud. Le monde est à l’envers. Vivement que la lumière soit faite, en vérité, sur cette triste période.


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