Jean Dugenêt Jean Dugenêt 7 mars 2020 19:24

Je vais poursuivre ma réflexion sur les positions de Vincent Présumey et consorts. Nous avons vu avec mon précédent commentaire qu’ils défendent l’UE. Ce sont en effet de farouches adversaires du Brexit et du Frexit. Avec toujours le même sens de la nuance, après avoir vu dans le Brexit une opération 100% bourgeoise, ils se permettent de faire de l’humour en disant : « Il sera difficile de nous faire croire que le slogan « tout le pouvoir aux Tories (conservateurs) ! » soit un mot d’ordre bolchévik. ». Certes, c’est exact ! Mais contrairement à eux, la situation où tout le pouvoir est à l’UE ne nous convient pas. Ils ne pensent pas nécessaire de reconquérir notre indépendance nationale avant de lancer le mot d’ordre « tout le pouvoir aux conseils ouvriers ». Rappelons-leur que ce n’est qu’après la révolution bourgeoise de février 1917 que les bolchéviks ont lancé le mot d’ordre « tout le pouvoir aux soviets ». Pour notre part, avant d’en arriver à l’étape ultime de la révolution prolétarienne, il nous parait essentiel avec le Frexit que la France redevienne un pays indépendant de même que les trotskistes n’ont jamais envisagé une révolution socialiste dans une France sous la tutelle de l’Allemagne nazie.

Ces adversaires du Frexit caractérisent l’UPR comme une « organisation nationaliste et chauvine bourgeoise ». J’ai écrit trois articles intitulés « Partisans et adversaires du Frexit : lesquels sont des nationalistes ? (1ère, 2ème et 3ème partie). Je ne vais pas reprendre ici tout ce que j’ai expliqué. Les adversaires du Frexit se sentent agressés quand on leur dit que Walter Hallstein était un nazi (voir mon article sur Médiapart). Tant et si bien que le site « Arguments pour la lutte sociale » s’est empressé de reproduire une tribune signée par un collectif de 67 prétendus « historiens ». Cette tribune a été publiée dans le monde du 28 mars 2019 et elle est intitulée : « Philippe de Villiers n’a pas le droit de falsifier l’histoire de l’UE au nom d’une idéologie  ». Je ne retrouve pas cet article sur le site de Vincent Présumey et consorts. Ont-ils eu des remords ou est-ce que je ne sais pas utiliser leur fonction de recherche ? Je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, il est vrai que Philippe de Villiers a publié un livre dans lequel il montre notamment que Walter Hallstein était un nazi ce que contestent ces soi-disant historiens. Je ne défends pas l’idéologie de Philippe de Villiers mais je défends la vérité. J’ai largement exposé les faits qui prouvent que « Walter Hallstein était un nazi ». Ces soi-disant historiens se déshonorent en voulant nier cette évidence et ceux qui exhibent leur torchon aussi. C’est une manie chez « les gens de gâche » de ne jamais vouloir admettre que « les gens de droite » peuvent dire des choses vraies. Leur goût prononcé pour les amalgames les amène à qualifier de réactionnaires ceux qui répètent des vérités dont la source vient d’auteurs « de droite ». Ainsi, il fut interdit de dire que Daniel Cohn Bendit avait banalisé la pédophilie dans certaines déclarations puisque les premiers à avoir exhibé cette réalité étaient de « droite ». Dans le même ordre d’idée, rappelons que le passé pétainiste de Mitterrand était archi-connu dès 1981 puisqu’il avait été largement exposé dans des journaux comme « Minute » et « Crapouillot » aussitôt après son élection. La photo où on le voit manifester devant une banderole : « Contre l’invasion métèque, faites grève » était connue dès cette époque et celle où on le voit avec Pétain aussi. Contrairement à ce que beaucoup disent, il n’était pas nécessaire d’attendre le livre de Pierre Péan pour le découvrir. La vérité est toujours révolutionnaire. Je dis bien : « toujours ».

Nous voyons une fois de plus que Vincent Présumey et consorts invectivent et assènent plus qu’ils ne cherchent à montrer et discuter. Les défenseurs de la « Neue Europa » d’Hitler, Mussolini et Pétain tout comme les défenseurs de l’UE d’aujourd’hui sont des nationalistes ? Qu’ils n’essaient pas d’inverser les rôles avec les partisans du Frexit. La caractérisation de l’UPR qu’ils donnent est dénuée de tout fondement. Ils ne présentent d’ailleurs aucun argument. Rappelons donc que l’UPR n’est pas un parti politique. C’est aussi idiot de vouloir mettre une étiquette (« gauche », « droite », ouvrière », « bourgeoise ») sur l’UPR que sur le CNR. L’UPR est un rassemblement provisoire de militants qui sont partisans du Frexit, sans aucun autre clivage politique que cette volonté commune. L’UPR n’a ni vocation à défendre le capitalisme ni vocation à s’y attaquer. Elle regroupe des patriotes et des internationalistes.

Que reste-il des étiquettes que Vincent Présumey et consorts ont décidé en commun d’accoler sur l’UPR ? Nationaliste ? Bourgeoise ? Chauvine ?

Je crois que je vais enfin pouvoir en finir avec eux. Ils disent encore ceci :

« Il est bon de souligner que si nous profitons de ce qui subsiste des avancées sociales acquises à la Libération, notamment à travers la Sécurité sociale, il est néanmoins bon de rappeler que le programme du CNR ne visait pas le socialisme mais la sauvegarde du capitalisme à travers un ensemble de concessions sociales envers la classe ouvrière et une reconstruction menée dans la paix sociale achetée à ce prix. »

Merci de nous annoncer que le CNR ne visait pas le socialisme. Il suffit en effet de lire son programme pour le savoir. Comme je l’ai déjà dit l’UPR non plus ne vise pas le socialisme. Elle vise le Frexit.

Le programme du CNR contenait deux parties. La première concernait l’action immédiate dans le contexte de l’occupation allemande et dans la perspective de la Libération. Dans la similitude avec l’UPR nous nous en tenons pour l’essentiel à cette première partie. Nous en sommes à la période de résistance à la dictature européiste avec l’objectif de nous en libérer pour que la volonté du peuple français telle qu’elle a été exprimée lors du référendum de 2005 soit respectée.

Pour la suite, il y a de fortes chances pour que les militants de l’AGIMO (Avant-Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier) qui sont dans l’UPR prennent leur indépendance et qu’ils continueront à agir avec les militants de l’AGIMO qui ne seront pas dans l’UPR. Telle est, je le rappelle, la proposition que je soumets à tous les militants du mouvement ouvrier. Cela suppose que nous puissions nous mettre d’accord sur un minimum de propositions. Il est évident que les européistes n’auront pas leur place avec nous.

 


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